Babou… craquante…

Babou, ma petite bichon havanaise d’un an et demi, est une artiste dans l’art de faire fondre les cœurs.
Avec ses grands yeux ronds comme des billes et son air mutin, elle est d’une drôlerie irrésistible.
Mais, comme tout un chacun, elle a aussi ses sensibilités et ses zones d’ombre.
Quand je l’ai adoptée à 5 mois, après un séjour trop long en élevage, Babou avait déjà des réactions de petit chien cabossé par la vie.
Certains bruits, certains gestes provoquent encore chez elle une peur instinctive qui nous fend le cœur.
Parmi ses bêtes noires figure la coupe des ongles. Elle déteste ça et me le fait savoir avec une intensité dramatique qui rend l’opération très pénible.
En début de semaine, il a fallu pourtant s’y résoudre.
J’ai pu lui couper un seul ongle.
Après quoi, Babou a décrété que notre relation méritait une pause.
Tout le reste de la journée, elle m’a ignorée avec une froideur savamment dosée.
Moi, l’humaine très décevante qui ose la torturer, j’étais reléguée au rang d’indésirable.
Et pendant ce temps, mon Capitaine – celui qui cajole et ne fait que des choses agréables – récoltait toutes ses attentions. J’étais hors-jeu, avec l’impression de subir une énorme injustice!
Le lendemain matin, au réveil, alors que le Capitaine descendait Pomme, notre doyenne, pour l’aider à affronter les escaliers sans encombres, Babou a orchestré un acte de réconciliation spectaculaire.
J’étais encore au lit et je lisais mes mails sur ma tablette.
Profitant de ma concentration sur la lecture d’un article, Babou a grimpé subrepticement sur les coussins à ma droite.
Puis, elle s’est hissée sur mes épaules et s’est lovée contre moi, tête contre la mienne, dans une éruption de papouilles en bonne et due forme.
Moi, « la méchante qui coupe les ongles », j’étais récompensée par un festival de tendresse …
J’étais aux anges, et hilare.
Mais surtout, je me suis demandé si Babou n’avait pas une stratégie: me désarmer complètement et me rappeler que, quoi qu’il arrive, elle est bel et bien l’une des trois reines du foyer.
Babou, 1. Moi, 0.

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