Hier, j’ai eu une grande conversation avec Babou.
Enfin, une conversation silencieuse, comme seules les bichonnes havanaises savent les mener.
Le sujet ?
L’aspirateur.
Tout a commencé quand j’ai surpris Babou en pleine observation intense de la brosse.
Elle la fixait avec cette concentration qu’elle réserve d’habitude aux documentaires animaliers ou aux paquets de mouchoirs tombés derrière le canapé… qu’elle s’empresse de transformer en charpie.
J’ai d’abord cru qu’elle cherchait le mode d’emploi.
Puis j’ai compris.
Elle voulait comprendre…
J’ai donc fait ce qu’une humaine digne de ce nom doit faire: j’ai extrait les poils pris dans la brosse et les ai déposés par terre, comme une offrande. Babou a regardé.
Longuement.
Avec sérieux.
Et là, j’ai rallumé l’aspirateur.
Doucement, je l’ai dirigé vers le petit tas.
Et zou: disparition instantanée.
Avalé.
Dissous.
Volatilisé.
Le regard de Babou à ce moment-là…
Un mélange de fascination et de stupeur.
Elle a tourné autour de la brosse, l’air de dire : “Non mais attends. Il était là. Je l’ai vu. Je l’ai reniflé. Où est-il passé?”
Elle a enquêté, mais rien, mystère total.
Elle reniflait la brosse de l’aspirateur que j’avais éteint pour ne pas la gêner dans ses investigations.
Et c’est là que j’ai eu une confirmation de ce que je savais déjà: Babou est intelligente.
Vraiment intelligente.
Tellement intelligente qu’elle a compris qu’il se passait quelque chose d’illogique.
Je suis fière comme si elle avait décroché un prix d’excellence dans une Grande Ecole!