Durant mes 18 premières années passées en Belgique, j’ignorais comme tout le monde que je pratiquais un belgicisme criant aux yeux du reste du monde, sauf dans le Nord de la France.
Dans les conversations, le verbe « savoir » était très souvent utilisé à la place de « pouvoir », m’a-t-on fait remarquer bien des années plus tard.
Du genre: « Tu sais me passer le pain? » ou « Sais-tu aller me chercher ma veste? ».
Tenant compte des remarques qui m’étaient faites, j’ai donc veillé à ne plus utiliser « savoir » à toutes les sauces.
Mais j’ai découvert récemment que ce belgicisme n’en est pas vraiment un.
Martin Francoeur, chroniqueur à « L-express.ca » expliquait dans un article
passionnant que, sans en être conscients, les Belges sont en fait les derniers à utiliser le verbe savoir dans le sens qui a été le sien durant des siècles: « Avant que cela devienne un belgicisme, l’emploi de «savoir» dans le sens d’«avoir la capacité de» ou de «pouvoir» était courant en français classique. Molière, par exemple, avait fait dire à son Tartuffe la célèbre réplique: «Couvrez ce sein que je ne saurais voir».
Ce que j’ai appris dans cet article m’a beaucoup intéressée…
Les pseudo failles de la langue ne sont pas forcément des erreurs de langage!
Martine Péters-Guédot