Je travaillais sur la maquette du petit journal de l’atelier d’écriture lorsque j’ai réalisé que les couleurs des titres n’étaient pas harmonisées.
Ce n’est pas anodin.
Utiliser trop de couleurs ou de polices d’écriture différentes peut apporter une sensation de fouillis qui conviendrait peut-être à des thèmes un peu disjonctés, mais pas à celui de la pauvreté, sur lequel nous nous penchons.
J’avais tenu compte des envies des enfants pour les couleurs des titres, en leur précisant que, lorsque la maquette serait bien avancée, je trancherais pour les couleurs définitives.
J’avais également écouté leurs vœux pour la page principale, et nous avions décidé que je prendrais une photo de leurs mains empilées les unes sur les autres afin de symboliser la solidarité.
Devant mon ordinateur, j’ai donc étalé la photo sur toute la page, et j’ai joué sur la transparence pour la mettre en filigrane du texte d’introduction.
Le résultat les avait ravis.
Ne restait « plus qu’à » réfléchir aux couleurs, dans le calme de ma grotte…
Le rouge était décidément trop agressif pour le thème.
Même en le modulant et en éclaircissant, rien ne convenait: du rose à l’orange en passant par le bordeaux, tout me paraissait inadapté.
J’ai donc tenté la gamme des bleus.
Mais cette fois, cela refroidissait l’ensemble…
Le jaune, il fallait l’oublier: pas assez lisible pour une telle publication.
J’ai donc commencé à explorer la palette des verts… couleur qui n’est pourtant pas celle que je préfère.
Et pourtant.
Depuis que je travaille sur les différents modes colorimétriques, j’ai découvert des nuances de verts très séduisantes.
J’ai donc recommencé mes essais jusqu’à arriver à un résultat correct.
Ces lignes sont écrites avec, à peu de choses près, le vert choisi pour les titres.
Celui-ci est légèrement plus clair, plus « éblouissant », mais il y ressemble beaucoup, même si le programme utilisé sur Ecriplume ne me permet pas d’être très précise dans le choix des couleurs.
Lorsque j’ai terminé les transformations sur la maquette, je l’ai relue dans son ensemble, et je suis restée songeuse.
Le vert est considéré lui aussi comme une couleur froide, pourtant, il ne « glace » pas les pages comme le faisait le bleu précédemment.
J’ai décidé de soumettre les résultats et mes réflexions aux enfants, qui auront le dernier mot.
Mais il me faudra pour cela attendre la fin de leurs vacances.