Je buggue!

Samedi matin.
Installées face à face à la table de la véranda bien chauffée, Roxane et moi travaillons avec enthousiasme.
Elle tape les deux premiers textes de son livre sur l’ordinateur portable que j’ai mis à sa disposition, tandis que je feuillette les magazines consacrés aux chevaux qu’elle a apportés pour que nous puissions étoffer notre liste de sujets possibles.
Notre méthode est efficace: toutes idées confondues, nous sommes passées de quinze à trente points à traiter et approfondir!
Tandis que je note la dernière suggestion qu’elle a soumise, elle me raconte que, pour éviter l’humidité dans les bottes de cheval, elle a lu qu’il est conseillé d’y mettre un peu de litière pour chat.
Plongée dans ce que j’écris, j’écoute sans être concentrée, mais je ne peux m’empêcher de m’interrompre, interloquée:
– Mais… ça doit faire très mal de marcher avec cela dans sa botte!
Avec ce petit sourire qui n’appartient qu’à elle, elle m’a regardée et a relevé doucement:
– Heu… oui, mais il est plutôt conseillé de le faire la nuit, quand on ne les porte pas…
A l’instant où j’ai prononcé ma phrase, j’ai réalisé que c’était une énormité.
J’ai fait une grimace en ajoutant: Pardon ! J’ai buggué! C’est le froid, il a paralysé mes neurones… non mais, comment ai-je pu dire une chose pareille!
Et nous nous sommes écroulées de rire!