Sur le Net, on l’appelle le plus vieux « gribouillage » du monde.
C’est une archéologue non professionnelle qui l’a trouvé au cours d’une sortie organisée par l’Université de Cambridge, en Angleterre.
Cette gravure dans la pierre serait datée d’il y a 4500 ans.
Gravé sur un rocher en grès de 17 cm, il représente des cercles concentriques.
Ce sont les experts eux-même qui estiment qu’il s’agit de l’équivalent néolithique des gribouillages que nous dessinons parfois en téléphonant, sur le coin d’une feuille.
A l’époque, les hommes semblaient aimer les cercles qu’ils utilisaient souvent dans les décorations, dans leurs oeuvres d’art, sur les tombes ou sur les objets usuels.
La pierre a été découverte dans une carrière, au fin fond du village d’Over.
Cela m’a fait penser à l’un des lieux les plus fascinants que j’ai visités, et de la découverte stupéfiante que j’y ai faite.
C’était à Malte.
Dans l’Hypogée de Hal Saflieni, temple mégalithique souterrain unique au monde où seuls dix visiteurs par heure peuvent s’engager, j’avais eu la chance de pouvoir descendre.
Vive les voyages de presse…
La visite était impressionnante, je buvais les paroles du guide qui nous racontait que, dans les temps anciens, il était de tradition qu’un prêtre vive là, seul, en ermite.
Personne ne le voyait jamais, il s’adressait aux visiteurs par l’intermédiaire d’un trou creusé dans la paroi, qui déformait sa voix.
Les personnes qui lui adressaient leurs prières étaient souvent des femmes stériles.
Dans ce lieu tout était majestueux et lourd.
Cette véritable nécropole contenait jusqu’à 7000 corps.
Le prêtre les veillait….
Au fil des siècles, la structure souterraine a été agrandie, contenant 33 pièces sur trois niveaux.
Un labyrinthe…
Et tout à coup, dans ce sanctuaire de pierre, j’ai vu une statuette, dans un rayon de lumière.
Elle ne mesurait pas plus de 10 cm, était en terre cuite et représentait la déesse de la fertilité ou la prêtresse du sanctuaire, personne ne le savait vraiment.
Elle avait été découverte dans l’Hypogée.
C’était une merveille…
Un chef-d’oeuvre de délicatesse.
L’artiste qui avait créé cette femme aux formes généreuses, étendue sur un lit à pieds, était un homme ayant vécu il y a des milliers d’années.
Mais sa « Sleeping Lady », comme elle a été baptisée, est d’une beauté saisissante.
C’est en la regardant que j’ai compris que l’Homme contemporain n’avait pas le privilège du talent, de la créativité.
Que ces ancêtres que l’on pense frustres avaient une sensibilité artistique prononcée.
Les Etrusques me l’avaient déjà appris.
Ce jour-là, je suis tombée en amour de l’Art dit « primitif » en regardant la Dame endormie…
Martine Bernier