Lorsqu’Aurélien et Tanawee sont nés, mes deux fils m’ont fait un cadeau merveilleux.
Tous deux ont donné à leurs fils le prénom de mon père, Paul, en deuxième prénom.
Ils ne pouvaient pas me faire plus plaisir…
La nuit qui a suivi ma première visite à Aurélien, mon petit-fils né cette semaine, j’ai fait un rêve.
Mon père revenait.
En près de 45 ans d’absence, je n’ai jamais fait ce genre de rêve.
La nouvelle se propageait: il était de retour, et je ne voulais pas y croire.
Jusqu’au moment où je l’ai vu arriver dans l’allée qui mène à notre demeure.
J’ai dévalé les escaliers en courant, me suis précipitée dans la rue et je suis allée à sa rencontre.
Je savais qu’il avait été assailli par de nombreuses personnes qui m’étaient inconnues et qui l’embrassaient, le saluaient avec effusion.
Mais là, il était seul et venait vers moi en souriant, comme un promeneur qui vient de terminer sa balade.
J’explosais de bonheur, le dévorais des yeux.
Il était rayonnant.
Je me suis avancée vers lui et il m’a prise dans ses bras… puis je me suis réveillée.
Pourquoi ai-je fait ce rêve?
Parce qu’il est très présent à travers ces deux petits-fils qu’il ne connaîtra pas, mais pour lesquels il aurait été un formidable aïeul?
Parce que les mystères du subconscient sont insondables?
Je ne sais pas…
Mais quel beau songe et quel beau cadeau de le voir toujours présent d’une génération à l’autre, puisque j’avais moi aussi donné son nom en deuxième prénom à mon fils aîné.
Si cette tradition pouvait devenir familiale et perdurer à l’avenir, mon père resterait présent à chaque page qui commence dans la famille.
Et comme c’est lui qui m’a donné les éléments qui m’ont permis de grandir, et que je transmets à mon tour, à ma façon, aux générations suivantes qui, je l’espère, feront de même… je crois qu’il restera à jamais un personnage central et bienfaisant de notre lignée…
Martine Bernier
