Cela faisait plusieurs semaines que je disais que je souhaitais retourner à la Fondation Gianadda pour revoir l’exposition consacrée à Renoir.
Nous l’avions déjà visitée deux fois, mais la présence si proche des tableaux du Maître est tellement rare que je ne pouvais me résoudre à ne pas en profiter une fois encore.
Dimanche matin, mon Capitaine m’a donc posé la question rituelle: « Tu veux aller à la Fondation? »
Oui!!!
En arrivant à Martigny, un simple coup d’oeil sur le parking nous a fait comprendre que nous n’étions pas les seuls à avoir eu la même idée.
Il était plein.
Nous avons finalement trouvé une place et avons rejoint les très nombreux amateurs d’art qui s’extasiaient déjà devant les toiles.
Comme toujours, j’ai réalisé combien les expositions telles que celle-ci méritent vraiment d’être visitées plusieurs fois.
Aucune visite ne ressemble aux précédentes.
Lors des deux premières, j’ai été attirée par les stars de l’exposition, parmi lesquelles les Baigneuses, bien sûr, et notamment la jolie « Baigneuse s’arrangeant les cheveux », ce ravissant le tableau confié par la collection privée du Palais de Monaco.
J’avais été sous le charme de toiles superbes, comme « Rose et bleu ».
J’ai déjà parlé ici de l’histoire du portrait de ces deux petites filles dont l’une a vécu un destin tragique.
Cette fois, je suis restée plus longtemps devant des tableaux différents, qui m’ont livré des secrets que je n’avais pas percés au premier coup d’oeil.
Celui représentant Julie Manet, fille de Berthe Morisod, est, par exemple, un bijou.
La beauté de celle qui était alors une jeune fille a été merveilleusement saisie par l’artiste.
Il a su insuffler une touche de mélancolie émouvante dans ce regard adolescent.
Je voulais aussi m’attarder devant certains paysages qui m’avaient déjà touchée, mais que je n’avais pas eu le loisir de détailler.
« Les Moissonneurs » et « L’Abreuvoir » sont des scènes de radieuse campagne où j’avais le sentiment de suivre les deux personnages que l’on devine, à travers une longue balade au milieu des champs, qui se poursuit d’un tableau à l’autre.
Et puis, il y a les autres portraits…
Renoir peignait merveilleusement les enfants.
Il suffit de voir « Les Enfants de Martial Caillebotte, Jean et Geneviève », pour en être convaincus.
Dans le catalogue de l’exposition, la reproduction du tableau est placée en face d’une photo représentant cette fratrie.
La ressemblance est flagrante, et la scène peinte par l’artiste capture un peu de leur complicité enfantine.
L’exposition offre un large éventail de portraits d’enfants.
Toutes les toiles que Renoir a réalisées avec, pour modèles, son fils Jean, Gabrielle et, parfois la présence d’une fillette de passage sont des merveilles.
Au cours de la visite, j’ai été attirée par un tableau que j’avais à peine remarqué jusqu’ici: « La Toilette » (Femme se peignant).
Il est si beau que je ne l’ai quitté qu’à regret…
Comme nous étions sur place, nous sommes allés revoir les expositions annexes: « Sculptures en lumière » réunissant les photographies que Michel Darbellay a consacrées au Jardin des Sculptures, et « Les vitraux des chapelles de Martigny », avant de quitter la Fondation par une immersion dans les jardins qui glissent doucement vers leurs couleurs d’automne.
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de la visiter, l’exposition est à découvrir jusqu’au 23 novembre 2014.
On ne répétera jamais assez qu’il s’agit d’un événement.
Et, j’oubliais…
Dans la librairie de la Fondation, au dessus de l’entrée, j’ai eu la surprise de découvrir une reproduction du portrait de Lady Conyngham pour lequel j’avais eu un coup de coeur tel qu’il m’avait poussée à effectuer une recherche sur cette jeune femme rayonnante.
Ce fut un beau dimanche matin…
Martine Bernier
Fondation Gianadda, Rue du Forum 59, 1920 Martigny, Suisse