J’étais jeune adolescente lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de la « rose Redouté ».
J’ai vaguement écouté les adultes qui en parlaient expliquer qu’il s’agissait de l’une des espèces de roses que Joséphine de Beauharnais cultivait dans les jardins de la Malmaison.
Quelques années plus tard, alors que je vivais à l’époque à Leysin, en Suisse, j’ai voulu en savoir plus.
Mais Internet n’existait pas et la bibliothèque du village ne possédait pas d’ouvrages sur ce sujet.
La vie et mon travail m’ont ensuite entraînée vers d’autres priorités.
Je n’ai plus jamais entendu parler de la « rose Redouté » jusqu’à quelques semaines en arrière.
Quelqu’un avait écrit sur Internet que cette rose était le cadeau traditionnel que l’on faisait aux cadres de certaines entreprises.
J’étais perplexe.
Offrir un rosier à un employé était un cadeau qui pouvait ne pas plaire à tout le monde…
Cette fois, j’ai cherché… et j’ai trouvé.
« Redouté » n’est pas le nom d’une rose, mais d’un homme qui les peignait avec tellement de talent qu’il avait été surnommé le Raphaël des fleurs.
Pierre-Joseph Redouté est né à St-Hubert, en Belgique, en juillet 1759, dans une famille de peintres modestes.
Il a commencé sa carrière à Paris où il a notamment peint des décors de théâtre tout en étudiant les plantes au Jardin du Roi, pour son plaisir.
Sa rencontre avec Charles Louis l’Héritier de Brutelle, juriste grand connaisseur de botanique va être le déclencheur d’une nouvelle orientation.
Sur ses conseils, il partira à Londres pour étudier au prestigieux jardin de Kew et, de retour à Paris, sera introduit à la cour de Versailles.
Marie-Antoinette adorait ses compositions florales qui lui vaudront le titre de Dessinateur et peintre du Cabinet de la Reine.
Sous la Révolution, en 1792, il sera nommé Dessinateur de l’Académie des Sciences et travaillera avec les botanistes les plus éminents.
C’est ainsi qu’il rencontrera Joséphine de Beauharnais qui sera sa protectrice et lui ouvrira les portes de la roseraie de la Malmaison.
C’est à cette époque que Redouté, parallèlement à son travail de botaniste, va se consacrer à ce qui deviendra son ouvrage de référence en trois volumes: Les Roses, qui regroupe des
centaines de planches sur les différentes espèces de roses.
Certaines de ces fleurs, aujourd’hui disparues, ne sont connues qu’à travers les peintures de Redouté…
Depuis son décès en 1840, ses livres ont été souvent réédités, et le Château du Lude attribue chaque année le prix Pierre-Joseph Redouté à un ouvrage consacré aux plantes.
Cet homme qui aimait tant les roses est aujourd’hui évoqué au Musée de St-Hubert et au Musée de la Vie romantique, à Paris.
Il fait d’ailleurs partie de notre quotidien: chacun d’entre nous a vu au moins une fois dans sa vie une aquarelle de lui au détour d’un livre ou dans des éléments de décoration qui les reproduisent abondamment…
Ecriplume
2 réflexions sur “Le Raphaël des Fleurs ou l’énigme Redouté…”
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