Les rosiers d’Anita

Au bord de la rivière, à quelques pas de chez nous, se trouve une petite maison dans laquelle vivaient Anita et son mari André.
Tous deux étaient Suisses, et séjournaient quelques mois par an dans cette maisonnette de Franche-Comté qu’ils aimaient.
Anita aimait beaucoup les roses et en avait planté tout autour de chez elle.
Quelques mois après notre arrivée, le couple est malheureusement décédé, à peu de temps d’intervalle.
Contrairement à mon mari, je n’ai pas pu les connaître.
Lui en revanche les a fréquentés durant des années.
C’est ainsi qu’il a planté dans le petit jardin donnant sur la route, quelques boutures des roses d’Anita.
Puis la vie a fait son oeuvre, il a quitté sa maison suite à une rupture, et personne ne s’est plus soucié du jardin.
A son retour ici, il y a deux ans et demi, il m’a un jour coupé une rose rouge qui poussait, à moitié sauvage, dans cette bande de terrain où nous n’allons que très rarement.
Une rose jolie, mais sans parfum.
Ce n’est que ce printemps que je me suis rappelée de ce rosier et que j’en ai parlé à mon Capitaine, lui demandant s’il lui serait possible de le rapatrier dans notre grand jardin, à où se trouve la roseraie.
Mon but n’était pas de lui demander de le baser au milieu des roses anglaises, mais de lui offrir une place entre les pieds de vignes, la où se trouve déjà le Rosier de Poligny.
C’est là qu’il m’a dit qu’il n’y avait pas un mais trois ou quatre rosiers perdus dans les haies du coin de verdure de devant la maison.
Il n’a pas tardé à mettre notre projet à exécution: au lendemain de notre conversation, les quatre rosiers avaient pris place dans leurs nouveau quartiers.
Le lendemain matin, je leur ai rendu visite pour légèrement les tailler, et je les ai donc découverts.
Deux d’entre eux sont petits et fragiles.
Leur évolution a dû être malmenée par un environnement inadéquat et un manque de soins.
Les deux autres sont costauds et mesurent plus d’un mètre.
L’un d’eux brandissait encore quatre fleurs fanées depuis longtemps.
Preuve qu’il a fleuri… et que personne ne l’a remarqué.
Cela n’arrivera plus.
Là où ils sont désormais installés, tout le monde les verra.
Je leur ai fait une très légère coupe de toilettage, retirant le bois mort, les fleurs fanées, et taillant les plus grands.
Ne reste plus qu’à les laisser fleurir… d’autant que je ne sais pas vraiment à quoi ils ressemblent…

Ecriplume

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