Ce lundi au petit-déjeuner, nous avons parlé d’un livre que mon Capitaine avait lu lorsqu’il était à l’Armée alors qu’il préparait ses examens pour passer son grade.
Ce livre s’appelle “Le principe de Peter – le seuil de l’incompétence”.
Il expose une idée simple et dérangeante qui se résume ainsi.
Dans toute organisation hiérarchique, chaque personne progresse jusqu’à atteindre un poste pour lequel elle n’est plus compétente.
Tant que les responsabilités restent à la mesure de ses capacités, tout fonctionne.
Puis arrive une promotion de trop.
La personne se retrouve alors immobilisée dans une fonction qui ne correspond plus à son savoir-faire.
Le mécanisme décrit par Laurence J. Peter est observable partout, dans les entreprises privées, les administrations, les armées, etc.
Les postes se remplissent, les carrières avancent et un jour la limite est atteinte.
Ce dernier échelon devient un plafond de verre…
La personne s’y installe parce que personne ne la juge assez apte pour aller plus loin et parce que la fonction elle-même ne permet pas de revenir en arrière sans perte de prestige.
Le résultat est une stagnation souvent invisible, camouflée derrière des titres honorables.
Ce livre évoque aussi un phénomène complémentaire, tout aussi troublant.
Dans certains environnements, une personne très performante peut créer un malaise.
Elle remet en cause l’équilibre établi, simplement parce qu’elle accomplit son travail trop bien.
Elle devient une menace pour ceux qui l’entourent, non parce qu’elle manque de compétences, mais parce qu’elle les dépasse.
Cette « super-compétence » est parfois punie.
Elle se heurte à l’inertie des systèmes, à la peur de la comparaison, et finit écartée ou ignorée.
Ce principe éclaire de nombreuses situations vécues.
Il explique pourquoi tant de carrières se figent au lieu d’évoluer, et pourquoi certains talents ne sont jamais reconnus à leur juste valeur.
Comme je l’ai dit, le “principe de Peter” ne se limite évidemment pas au monde militaire.
Il concerne toutes les structures où les grades s’enchaînent, où les promotions apparaissent comme la seule forme de reconnaissance.
L’efficacité réelle ne dépend pas du titre inscrit sur une carte de visite… mais de l’adéquation entre une personne et son travail.
Ce livre est toujours disponible, en occasion.
Et… il n’a pas pris une ride, semble-t-il.
2000 accords de couleurs pour les graphistes et les designers – composition CMJN et RVB
Garth Lewis