Mes petits voisins: les gavroches du Club des Cinq

Lorsque je suis arrivée dans mon nouveau lieu de vie, j’ai fait rapidement la connaissance de mes voisins les plus proches.
Et particulièrement de leurs enfants.
A eux deux, les deux couples en ont quatre: Johann et sa grande soeur, la ravissante Aurore. De l’autre, Théo, le plus petit qui doit avoir 6 ou 7 ans, et Clément, d’une dizaine d’années, deux garçonnets dont je ne suis séparée que par un muret.

A ces trois petits garçons viennent s’ajouter leurs copains, avec lesquels ils aiment jouer au foot et discuter longuement, assis devant la maison.

Théo a une bouille bien éveillée. De temps en temps, il laisse une pomme de pin ou un joli caillou sur le petit mur qui entoure ma maison, vient grignoter un biscuit (il aime les « Petits Princes ») devant chez moi, l’air nonchalant, en attendant que je sorte pour se précipiter à ma rencontre. Plus jeune que le reste de la bande, il les suit partout, développe un caractère affirmé, histoire de montrer qu’il existe lui aussi.

Un jour de la semaine dernière, je leur ai montré, à lui et à Johann, les trésors de l’une de mes boîtes: une armée de petits trolls aux cheveux colorés, que l’on fixe au bout d’un crayon ou sur la porte des frigos, selon les cas. Je leur en ai donné en précisant qu’ils pouvaient revenir en chercher quand ils le voulaient.

Hier soir, alors que j’emmenais Scotty (le chien qui n’a toujours pas compris qu’il était un chien) respirer une dernière fois le doux parfum des pissenlits et des pâquerettes du jardin (oui, je sais, elles ne sentent pas, ces fleurs-là. Seulement c’est MOA qui écrit! Donc, elles ont un doux parfum), Théo m’a interpellée:

– Martiiiiiiiiiiine!!!

J’étais secrètement contente: ils commencent à utiliser mon prénom, ils se sentent bien avec moi. Avec son frère, ils m’ont regardée, de l’autre côté du mur qui leur arrive, selon la taille, aux épaules ou au front. Ils portaient chacun une robe de chambre par dessus leurs vêtements. Un look tout à fait fashion!
Je me suis approchée, les ai salués, et le benjamin, toujours aussi gouailleur, m’a demandé, sans détours: « Dis, on peut venir chez toi chercher des trolls? »
J’ai accepté: « Oui, on peut venir chez moi! » et ils ont escaladé le mur pour passer dans mon jardin, en un clin d’oeil. Les voir galoper dans l’herbe en direction des baies vitrées me ravit.
Nous sommes entrés dans le bureau où Théo a ouvert le petit tiroir du minuscule meuble dans lequel je pose mes cadeaux à leur intention.
Chacun en a pris deux. Clément était un peu plus timide: ce n’était que la deuxième fois qu’il faisait irruption dans la maison.
Or, tous sont très bien élevés par des parents attentifs qui leur ont laissé pour consigne de ne pas m’envahir!

Nous avons échangé quelques mots, puis ils ont filé comme des lapins en direction du mur qu’ils ont enjambé en un autre clin d’oeil. Ni vu ni connu, leurs parents n’ont pas remarqué leur disparition momentanée!

Ces gamins, pour moi, c’est le Club des Cinq ou le Clan des Sept, au choix. Ils ont l’insouciance de leur âge, ne sont même pas bruyants, et apportent dans le quartier un petit air de vacances permanent dès qu’ils sont dans les parages.

J’ai envie d’installer un barbecue dans le jardin et de convier les autres habitants des alentours.  Mes voisines m’ont avertie: « nous, nous sommes les voisins du bout de l’allée, nous formons une communauté à part », que je suis très honorée d’avoir intégrée! Mais découvrir ce qui se passe au-delà de la frontière de la deuxième maison est bien aussi. Pour le moment, à part eux et le propriétaire de Benko, le labrador chocolat qui hante mon jardin dès qu’il arrive à échapper à la vigilance de ses maîtres, je n’ai pas encore rencontré les autres habitants de l’allée.

En attendant, je vous laisse: je vais mettre des bonbons dans le tiroir aux trolls….

Martine Bernier

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