La nuit

J’ai depuis toujours un rapport un peu particulier avec la nuit.
Mes nuits ne sont paisibles que lorsque je vis avec quelqu’un en qui j’ai confiance.
Je n’arrive à dormir vraiment que lorsque j’ai à mes côtés un homme que j’aime et dont je sais qu’il est fiable.
C’est ainsi, on ne se refait pas. Inutile de préciser que lorsque l’homme fiable en question se révèle être un leurre, la sérénité s’envole.
Autant dire que, depuis ce 19 mai, il ne faut pas chercher bien loin la cause de ces cernes très inesthétiques qui soulignent mes yeux.

Le sommeil et moi avons désormais un rapport assez conflictuel.
Il me fuit, et je crains de me livrer à lui.
Difficile de se comprendre dans ces cas-là. En ce moment, nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes!
Je peuple donc mes nuits à ma façon, en écrivant, en lisant, en étudiant, en réfléchissant jusqu’à ce que enfin, Morphée me rende visite. Fichue Morphée. Je ne sais pas combien elle est payée, mais elle fait très mal son travail.

Un soir de cette semaine ou de la semaine dernière, une conversation s’est engagée avec un autre naufragé de la nuit, lecteur d’Ecriplume.
Ce n’est pas la première fois qu’une personne qui me lit cherche à me connaître.
Mais c’est la première fois que je reçois un tel témoignage sur la portée de mes mots, sur la façon dont ils sont perçus.
Un long dialogue s’est amorcé entre nous, par-delà les frontières.
Un très beau dialogue d’une profondeur et d’une authenticité émouvantes, qui retrouve son fil chaque nuit

 

Martine Bernier

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