J’ai dit que je ne reprendrais plus jamais de chien.
Ecrasée par le chagrin d’avoir perdu Scotty, j’ai dit que je ne voulais plus jamais revivre cela.
Ce moment affreux où l’on prend son chien pour le poser sur la table d’examen du vétérinaire en sachant ce qui va ce passer.
Ce moment où il vous regarde d’un air surpris quand on lui pique l’aiguille dans la veine.
Et où il s’endort dans vos bras, pour ne plus se réveiller.
Cela me fait tellement mal que j’ai envie de revenir en arrière… de lui donner encore du temps.
Alors que je sais que cela n’aurait fait que reculer une échéance qu’il fallait que je vive avec elle, à court terme.
J’ai tenu quatre jours.
Enfin quand je dis « tenir »…
Quatre jours à la chercher partout, à me retourner, à me relever la nuit parce que j’ai l’impression de l’entendre, de la voir.
Quatre jours à pleurer toute seule dans mon coin tellement ce petit bout de chien me manque quasi physiquement.
Le quatrième jour, j’ai écouté ce que me disaient deux personnes auxquelles je tiens beaucoup.
La première, ma soeur de coeur, m’a dit: « Reprends un chien, c’est trop dur ce que tu vis. Tu vas craquer, tu es en train de le faire. Et ça me fait peur. »
Le deuxième, Lui, m’a envoyé un mail en me disant de laisser passer le temps et de reprendre une petite boule de poils.
D’autres ont dit la même chose.
J’ai réfléchi.
Ils ont raison, je ne tiendrai pas sans chien.
J’ai toujours été ainsi. Je les aime. C’est exactement comme pour les êtres humains: j’aime les rendre heureux et j’aime leur présence.
Mais il n’est pas question que je reprenne une race avec laquelle j’ai déjà vécu, ce serait trop de souffrance, je les comparerais.
Il y a eu Ben, mon merveilleux bearded-collie, dont on disait qu’elle avait la même coiffure que moi, avec ses longs poils qui lui cachaient les yeux.
Il y a eu Scotty, mon espiègle scottish-terrier, tête de mule et boudeuse, mais bourrée d’humour, de charme et de vie.
Et il y aura…. Pomme ou Mousse, petite femelle bichon havanais née samedi dernier (et non pas lundi jour de la mort de Scotty, comme on me l’avait dit dans un premier temps).
Pour l’instant, j’hésite et je sonde mon entourage pour savoir lequel de ces deux noms plaît le plus.
J’aime autant l’un que l’autre.
Pour le moment, l’un des deux décroche l’unanimité.
J’attends une dernière réponse qui décidera de tout!
Lui m’a demandé de voir des photos de bichons havanais, me demandant en riant si « ce sont les chiens qui fument? »
Tsss…
Lorsqu’il a vu les photos, il les a trouvés « trop mignons » (mais se moquait-il?? Est-ce possible qu’un grand homme comme cela dise et pense une chose pareille, lui que l’on s’attend plutôt à voir accompagné d’un St Bernard ou d’un chien-loup?!) et a ajouté une chose qui m’a beaucoup amusée mais que je ne répéterai pas ici, même sous la torture.
Il a précisé qu’il s’agissait d’humour français.
Je confirme: l’humour français est bel et bien dé-sa-streux!
Mon « chien sans queue ni tête » arrivera mi-janvier, dans environ neuf semaines.
En attendant, Scotty prend son temps pour me quitter… et elle a raison… j’espère qu’un petit bout d’elle ne me quittera jamais..
Martine Bernier