Le fils à Jo: c’est plutôt beau, le rugby…

 

Dans la salle, il y avait plusieurs hommes aux visages cassés.
L’un d’eux avouait à une de ses connaissances déjà installée: « Je suis venu pour le rugby! »
Le mot était lâché.
Le rugby est l’une des stars du film « Le fils à Jo », réalisé par Philippe Guillard, ancien joueur qui a évolué au Racing-Club de France, journaliste et écrivain.
Star ou prétexte à un scénario tendre et drôle.
La trame de l’histoire est simple: Tom, le fils de Jo Caravano, ancienne légende des terrains, ne semble pas vraiment doué pour ce sport, pourtant tradition familiale depuis des générations chez les Caravano.
Le scénario aurait pu se limiter à cette ligne-là, mais non.
Retrouvant ses anciens acolytes sportifs, Jo décide de créer une équipe locale.
Il n’est d’ailleurs pas follement doué comme entraineur… jusqu’à ce qu’un joueur des All Blacks (Darren Adams, qui a réellement joué dans la prestigieuse équipe) vienne lui prêter main-forte.

Gérard Lanvin est touchant, dans le rôle du sportif se désolant de voir son fils manier les maths avec plus de dextérité que le ballon ovale.
Il dit de ce film que c’est le tournage le plus heureux de sa carrière.
Les rapports affectueux et maladroits, entre lui et son fils (Jérémy Duvall, excellent dans le rôle de Tom) sont attendrissants.
Et puis, autour de ce binôme naviguent des personnages déconcertants, comme Le Chinois, campé magistralement par Olivier Marchal décidément de plus en plus étonnant devant les caméras.
Ou comme le fragile Pompon, venu un jour pour ne plus repartir, soudé à Jo comme un coquillage à son rocher (rôle joliment tenu par Vincent Moscato, gloire du rugby).
Quelques autres personnages plutôt typés viennent assaisonner cette comédie réussie, mais ce trio-là vaut à lui seul le déplacement.

L’ambiance est à la bonne humeur, parfois à l’humour franchement franchouillard, mais aussi à ces amitiés solides, fraternelles et viriles qui semblent décidément marquer le rugby.
J’oubliais: si vous n’êtes pas spécialement attirés par ce sport, allez quand même voir le film, vous ne serez pas déçus.

Martine Bernier

« Le fils à Jo », de Philippe Guillard.

 

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