J’aime Guy Bedos depuis longtemps.
Son humour, sa personnalité, sa sensibilité, ses prises de position, son courage.
Je ne pensais pas un jour dire que j’ai aussi un grand penchant pour son fils!
Et pourtant!
Réputé pour avoir une plume remarquable, Nicolas Bedos explose dans « Sa semaine mythomane » (le vendredi soir, tard, sur France2, dans « La Semaine Critique ») .
Il doit être assez pénible de s’entendre dire depuis des années: « c’est fou ce que vous ressemblez à votre père ».
Je ne dirai donc pas que… c’est fou ce qu’il lui ressemble.
Ca ne doit pas être simple non plus d’être le « fils de » et d’emprunter un chemin similaire à celui de son géniteur.
C’était risqué.
Contrairement à certains pères qui, face à la platitude de leur propre existence, n’ont rien d’autre à admirer que leurs fils, prenant à témoin le premier quidam venu pour louer la pseudo beauté de leur progéniture qu’ils sont seuls à admirer, Guy Bedos a un superbe parcours.
Il est pudique sur le sujet.
Mais, avouons-le, cerise sur son gâteau familial, son rejeton a hérité de son esprit percutant.
Il a un certain courage, ce grand gaillard impertinent au regard lumineux et au sourire aussi ravageur que l’est son humour.
Avouons-le: devant la caméra, il en fait des tonnes.
Mais il l’a, ce petit quelque chose que l’on appelle le talent.
Ce petit rien qui fait que le public le suit, l’écoute, rit.
Il a été à bonne école, sait manier l’insolence, brocarder, écorcher en se reprenant à la dernière seconde pour adoucir le trait.
Il sait écrire et mettre en scène.
Son culot, sa faconde me ravissent, même si je ne suis pas toujours d’accord avec ses prises de position.
Certaines de ses chroniques sont des merveilles du genre.
Pas étonnant qu’il soit devenu la coqueluche des amateurs d’humour délicieusement peste.
Martine Bernier