Je me suis levée de bonne humeur.
Vendredi: le jour où Il revient…
Lors de la deuxième sortie de Pomme, le jour s’était levé, mais restait étrange.
Le ciel, bleu pur d’un côté et noir de l’autre, diffusait une lumière qui ne savait pas si elle se voulait dorée ou menaçante.
Elle avait donc opté pour un consensus: tout baignait dans une atmosphère de poudre d’or assombrie par les nuages.
Je n’avais pas envie de repenser à ma visite de la veille chez le médecin.
Aujourd’hui est un jour joyeux!
Moi qui ai détesté faire la cuisine tout au long de ma vie, je me mets aux fourneaux chaque vendredi soir pour Lui préparer un repas particulier lorsqu’il rentre.
Et.. j’y prends goût!
Oui, le vendredi est un jour gai.
Lorsqu’Il m’appelle pour me dire qu’Il prend la route, je sais qu’Il est déjà parti depuis un bon moment et qu’Il arrivera plus tôt que ce qu’Il annonce.
J’aime le moment où Pomme perçoit sa présence alors qu’Il n’est pas encore dans l’allée, où elle jappe en courant dans tous les sens.
Le moment où la porte s’ouvre et où il apparaît, immense et souriant.
Les retrouvailles sont toujours belles, le retour au nid heureux.
Pomme est folle de joie lorsqu’elle retrouve Celui avec lequel elle peut passer des heures à jouer.
Et moi… je le découvre chaque semaine davantage.
Il me surprend, me fait penser à ces poupées gigognes russes que l’on ouvre pour découvrir un autre personnage à l’intérieur.
Ses traits de caractères me touchent, m’émeuvent, m’étonnent.
Le colosse aux yeux clairs qui vit avec moi est inclassable.
Il possède les qualités fondamentales de droiture et d’honnêteté sans lesquelles un homme n’est pas un homme mais un fantoche.
Il continue à bivouaquer au bord de mon coeur, au creux de ma vie.
Et rit en me disant que je n’arriverai pas à me débarrasser de lui.
Ce qui tombe bien: je n’en ai aucune envie.
Martine Bernier