La maison du bord du lac

Un reportage nous  entraînait hier à l’autre bout de la Suisse romande, la où la vie semble plus douce que dans les villes, où les habitants se connaissent entre eux,  et où le passé des famille, entrelacé à celui des lieux, remonte à la nuit des temps.
L’article ne sortira pas avant quelques jours, je ne peux donc pas donner le nom de ceux qui nous ont accueillis, ni celui des lieux.
Mais je peux en parler autrement.

Nous sommes partis à la rencontre d’un couple charmant et intelligent, amoureux de leur métier, de leur patrimoine, de leur maison.
Cette maison… elle m’a séduite dès l’instant où je l’ai vue.
Immense, carrée, dotée de murs épais et d’un toit original, typique à la région, elle donnait l’impression d’être là  depuis longtemps tranquille et forte.
Je ne me trompais pas.
L’une des parties de la bâtisse datait du 15e siècle, une autre du 19e.
Depuis le jardin d’hiver où a eu lieu l’interview,  nous avions une vue plongeante sur les eaux bleues du lac de Neuchâtel.
On devinait l’écrin de verdure qui doit entourer le site dès que le printemps revient.

L’atmosphère était paisible,  l’entretien passionnant.

Les poutres du plafond de l’une des caves étaient couvertes d’inscriptions à la craie.
Des générations d’hommes avaient tracé leur nom, l’année ou les années de leur présence, et d’autres renseignements relatifs à l’activité des lieux.

Sur les immenses foudres qui se trouvaient dans les sous-sol voûtés avaient été gravées les armoiries des familles et des familles d’alliance de chacun des membres qui a occupé les lieux depuis des siècles.

La maison avait beau être imposante, son atmosphère était légère, sereine, à l’image des maîtres des lieux.
Ici, personne ne s’attache à réaliser l’arbre généalogique de cette famille dont les origines sont bien plus anciennes que ne l’est la demeure.
Les habitants possèdent quelques archives, mais n’éprouvent pas le besoin de passer leur temps à fouiller leur histoire, bien trop occupés à construire le présent.
Leur vie est bien trop riche et remplie pour avoir le goût de la nostalgie.
Avec les mêmes gestes et en utilisant le savoir de leurs ancêtres, ils sont chevillés à leurs racines tout en ayant l’esprit ouvert, affûté par les expériences multiples qu’ils ont pu faire en Suisse comme à l’étranger.
Dans cette famille, chaque maillon était et est un maillon fort, assez semblable à la maison qui les abrite.

J’ai aimé cette rencontre…. 

Martine Bernier

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