Bichon havanais: Pomme et le jour de repos

Comme j’ai travaillé samedi et dimanche matin, j’ai décidé, ce lundi, de décrocher de mon clavier.
Au programme: écriture le matin, donc, puis remise à niveau de l’appartement qui avait bien besoin d’un rafraîchissement, toilette de Pomme et, enfin, repos.
A 15h30, tout était terminé alors que mon Capitaine revenait avec Pomme des courses de la semaine.
Je me suis donc dirigée vers la salle de bain en interpellant Pomme, qui, comme à son habitude, me suit partout:

– Bon, viens, Pomme, tu vas prendre une douche!

Comme par hasard, mon bichon hirsute s’est soudainement rappelé qu’il avait à faire dans la cuisine, et a disparu en un clin d’oeil.
Il fallait qu’elle vérifie que Celui qui m’accompagne rangeait correctement les emplettes.
Devant mon insistance, elle a fini par me rejoindre en traînant les pattes, affichant la mine de celle que l’on mène à l’abattoir.
Vingt minutes et pas mal d’ébrouements plus tard, elle était rutilante, à peu près sèche, et courait dans toute la maison, dans tous les sens.
Car si  elle a horreur du bain, elle adore être propre, un sentiment qui la plonge dans un état d’exubérance très expressive.
 
J’avais terminé toutes les tâches de la journée.
Depuis quelques jours, histoire de m’essayer à une activité manuelle, je me suis lancée dans la confection d’un pull au tricot.
Plus pour me dérouiller les doigts que par besoin du vêtement, d’ailleurs.
J’ai donc été prendre possession du canapé, sur lequel j’avais installé un édredon tout doux, ayant pour projet de m’offrir un moment cocooning alors que, dehors, le temps était à la tempête.
C’était sans compter Pomme. 
Dès que je me suis assise sur le canapé, elle a foncé pour me rejoindre.
Ravie de découvrir l’édredon, elle a eu un centième de seconde d’hésitation lorsqu’elle a vu ce qu’il y avait  à sa portée.
Dans sa manière de pencher la tête, j’ai compris qu’elle pensait:

– Chic! On va s’amuser!

Elle a commencé par s’emparer de la pelote de laine du malheureux tricot, puis a plongé dans l’édredon.

– Pomme! Rend-moi cette pelote!

Mon Mogwaï sait parfaitement reconnaître mes intonations de voix.
Lorsque je suis fâchée, elle obtempère dans la seconde.
Mais quand, comme cette fois, elle perçoit de l’amusement, elle se sent encouragée à poursuivre.
Et dans ce cas-là, elle se transforme en humoriste!
En jappant, elle a lancé la boule en l’air, l’a rattrapée, s’est couchée sur le dos dans l’édredon, jonglant avec la pelote entre les pattes tandis que je riais aux larmes en protestant vaguement.
Finalement, elle s’est assise sur son trophée et m’a regardé en agitant la queue.

– Tu vas me la rendre, oui?!

J’ai repris mon bien, qui, entre temps, s’était « dépeloté ».
Pomme était emberlificotée dans les fils et semblait trouver la situation hilarante.
Ce qui était le cas.
En ronchonnant, j’ai commencé à la détacher:

– Mais enfin!!  Ce sont les chats qui font ce genre de choses! Et toi, tu es un chien! Tu m’entends! Un chi-en! Cornichonne!

Quand elle a été libérée, elle s’est couchée de tout son « petit » long sur l’édredon, collée à moi.
Elle riait toujours.
En ouvrant de temps en temps un oeil pour vérifier que la pelote ne s’évadait pas sans elle.
En nous rejoignant, Celui qui m’accompagne a semble-t-il regretté de ne pas avoir assisté à la scène.
Pour moi, la chose est claire: Pomme est la seule boule de poils de la maison et n’entend pas supporter de concurrence.
Y compris de la part d’une pelote de laine. 

Martine Bernier 

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