– Et alors, ta semaine?
Hum.
Hé oui, on ne fait pas toujours ce que l’on veut.
Cette semaine, nous aurions dû la passer en Toscane.
Mais le corps humain étant ce qu’il est, c’est-à-dire assez cousin, dans son fonctionnement, de celui d’une voiture, avec ses pannes et ses défaillances, il arrive qu’il vienne contrarier les projets par des caprices inattendus.
Il a donc fallu renoncer à ce petit séjour, laissant partir nos deux complices sans nous, à regret.
Mon goût pour les voyages a des limites, je ne pouvais pas prendre le risque de me retrouver aux urgences en Italie, gâchant le séjour de chacun.
La semaine fut donc paisible et douce, jusqu’à ce vendredi où je n’ai pas pu m’empêcher de prendre un rendez-vous professionnel pour une interview dont je savais qu’elle me réserverait un moment privilégié.
Là encore, j’ai opté pour la prudence: lundi, je retrouverai le chemin de l’hôpital où mon chirurgien et moi allons convenir d’une date pour la prochaine intervention.
Je préfère ne pas prendre de risque et ne pas risquer de prendre du retard dans mon travail.
La route qui nous menait à notre rendez-vous avec notre interlocutrice filait dans la montagne, parmi les vignes, d’abord, dans la forêt ensuite.
Des panoramas vertigineux, l’impression de s’éloigner du monde et de laisser en bas les soucis du quotidien pour partir hors du temps…
La saison était merveilleusement bien choisir pour ce déplacement.
La montagne, les vignes, les arbres: tous ont revêtu leur voile d’or.
Les couleurs étaient magiques…
En haut nous attendait un accueil chaleureux, et plus de deux heures d’un entretien magnifique, plein d’émotion, avec une femme remarquable.
Le temps a passé comme un souffle, dans une atmosphère inoubliable.
Je classe ce moment dans le tiroir: « les plus belles interviews que j’ai faites »…
Alors ma semaine?
Je l’ai adorée!
Martine Bernier