Je ne connais personne capable de rester insensible à la vue d’un champ de tournesols.
Cette explosion de couleur, ce jaune radieux à perte de vue…
Les croiser en été est un véritable bonheur.
Mais dès que l’automne arrive, ces champs lumineux changent de visage lorsqu’ils n’ont pas été récoltés.
Les fleurs sèchent sur pied, la plante entière devient grise.
Les regards quelles attirent à cette époque de l’année sont indifférents, dans le meilleur des cas, dégoûtés dans le pire.
La semaine dernière, sur la route qui nous menait à l’un de mes articles, j’en ai vus plusieurs, de ces champs devenus sinistres.
En les regardant, je me disais qu’ils étaient assez fascinants…
Une armée de spectres figés, comme des silhouettes incendiées.
Au retour, un grand vol d’étourneaux est passé au-dessus de l’autoroute.
Ces déplacements d’oiseaux en masse ont eux aussi un côté captivant.
Les explications données à ces déplacements en nuées parlent de phénomènes physiques.
Pendant les trajets en voiture, je réfléchis souvent à ces images qui nous remplissent les yeux mais que, pourtant, nous ne voyons pas toujours.
Comme ce couple de canards qui s’envolait au-dessus du lac Léman, la dernière fois que je suis allée à Evian avec mon Capitaine.
Leur lent décollage a duré si longtemps qu’ils nous ont accompagné pendant de longues secondes.
Ou comme cette vigne rouge qui grimpe sur les murets au bord des routes, en ce moment, et qui transfigure le paysage.
A quoi est-ce dû, je n’en sais rien, mais je suis de plus en plus sensible à ce genre de détails qui caractérisent les différentes saisons, à la douceur de vivre qui émane de certaines personnes, de certains lieux.
Et ce, dans jusque dans les endroits les plus inattendus!
Martine Bernier