Il y a quelques années, je me suis rendue au Musée d’Histoire Naturelle de Fribourg pour un article.
Et j’y fais la connaissance de son directeur, André Fasel, un homme passionnant et passionné, entouré d’une équipe de personnes adorants leurs métiers.
Au pluriel, oui…
Ce lieu merveilleusement conçu disposait d’une station de soin reconnue par la Confédération, où sont soignés les animaux sauvages blessés, avant d »être relâchés.
En dehors de mon sujet, Monsieur Fasel m’avait parlé de Max.
Cette cigogne était née en 1999, à Avenches (Suisse), et avait été munie d’un traceur solaire.
Depuis, elle était suivie dans ses déplacements, très connue en Suisse par les amis des animaux.
Malgré son prénom, Max était une femelle, a-t-on découvert en 2002 lorsqu’elle a niché pour la première fois.
Depuis, elle a eu 31 petits dont elle s’est occupé avec soin.
Comme beaucoup, je prenais de ses nouvelles de temps en temps, sur le site du musée, recevait les communiqués de presse, suivais ses migrations.
Jusqu’à ces derniers jours où j’ai appris que Max la cigogne était morte à Madrid.
Comme le signal de la balise qu’elle portait n’émettait plus, les responsables du musée ont prévenu la Société ornithologique espagnole dont certains membres se sont rendus sur place.
Ils n’ont retrouvé que la dépouille de l’oiseau, dévorée par les charognard.
Une ligne électrique qui se trouvait à proximité peut être l’explication de la disparition de Max.
Devant la photo de ce qui restait de la cigogne, un bec, quelques plumes, une magnifique paire d’ailes et… une petite balise, j’ai eu de la peine.
Max avait 13 ans et demi et est devenue l’animal au monde suivi le plus longtemps par les satellites dans ses déplacements.
On imagine la tristesse de toute l’équipe qui a mené cette aventure pendant toutes ses années.
Grâce à eux et à Max, une foule de renseignements précieux ont pu être collectés sur la migration et la vie des cigognes.
Elle n’aura sans doute pas de successeur, mais l’équipe suit déjà depuis un moment six milans royaux, et pense suivre d’autres espèces migratrices, comme le coucou.
En attendant, j’ai une pensée pour Max, cet oiseau magnifique qui nous a fait rêver, et qui a définitivement replié ses ailes…
Martine Bernier