J’ai lu ce livre à sa sortie, en janvier.
« La démesure »…
Cette autobiographie, signée par Céline Raphaël, abordait un sujet auquel je suis sensible: le calvaire d’une enfant surdouée « soumise à la violence d’un père », précise le sous-titre.
Céline a révélé très tôt un talent particulier pour la musique, et en particulier pour le piano.
Ce qui n’a pas échappé à son père qui l’a initiée à cet instrument à 2 ans.
Son premier prix d’un concours national, elle l’a remporté à 8 ans.
D’autres ont suivi, toujours plus prestigieux.
Si tout le monde devait bien se douter que, pour en arriver à ce niveau, Céline devait beaucoup travailler, personne ne s’imaginait qu’elle vivait un cauchemar.
Obligée à travailler pendant des heures et des heures, rouée de coups, privée de nourriture, enfermée dans la cave, injuriée, interdite de toute distraction de son âge, elle connaîtra le destin des enfants martyrs.
Jusqu’au jour où, à l’école, quelqu’un vaenfint avoir son attention attirée par une phrase écrite par l’adolescente, qui a alors 14 ans, et qui confie qu’elle fait 45 heures de piano par semaine.
La machine est enclenchée, elle ne s’arrêtera plus.
Céline va échapper à son bourreau, mais le quotidien qui l’attend alors n’est guère enviable.
Aujourd’hui, cette jeune femme frêle et brillante a réalisé son rêve: elle est devenue médecin.
Avec son livre, elle dénonce l’inacceptable, et se bat aujourd’hui pour que les enfants maltraités ou en souffrance soient plus facilement repérés et aidés.
L’aide qu’elle décrit dans son ouvrage, et dont elle a bénéficié, n’est de loin pas idéale.
Les progrès à faire en la matière sont énormes.
Lire ce livre important est un premier pas vers une prise de conscience dans laquelle nous sommes tous impliqués.
Martine Bernier
« La démesure », Céline Raphaël, Ed. Max Milo
