Pietro Gonella avait un métier étonnant: il était bouffon.
Bouffon à la Cour du marquis d’Este, à Ferrare, pour être plus précise.
Faire des farces faisait partie de ses attributions officielles.
En 1441, Gonella a donc trouvé tout naturel de pousser un jour son prince dans le Pô, histoire de le guérir, dit-on, « d’un effroi dont il ne se remettait pas. »
Seulement, cette blague là fut celle de trop.
Furieux, son maître décida de lui donner une bonne leçon.
Il feignit de le condamner à mort.
Mais au lieu d’avoir la tête tranchée, Pietro devait se prendre un seau d’eau sur la tête.
Les yeux bandé, le bouffon fut donc mené devant le Tribunal où tomba la sentence, puis devant le bourreau.
Et c’est là que les choses ne se passèrent pas comme prévu: Gonella eut tellement peur qu’il en mourut d’une crise cardiaque.
Nous n’avons de lui que ce portrait attribué au peintre Jean Fouquet, sans certitude réelle.
Un portrait fascinant, que j’aime particulièrement pour l’expression de ce visage et de ce regard, ainsi que pour le cadrage étrange.
Quel que soit son auteur, c’était un brillant artiste…
Martine Bernier
2 réflexions sur “La dernière farce de Gonella”
Wikipedia: Un portrait de lui fut réalisé peu après sa mort par le peintre Jean Fouquet. Il y est montré avec un air à la fois désabusé et ironique. Le personnage est mal rasé et sa condition permet au peintre de s’affranchir des règles qui dirigent habituellement le travail des artistes de cour. La pose, les bras croisés, pourrait s’inspirer des images du Christ souffrant. Le cadrage du tableau est assez inhabituel et confère à l’œuvre un caractère singulier1.
Le tableau, une huile sur bois de 36 x 24 cm, se trouve Kunsthistorisches Museum de Vienne.
Oui… toute l’histoire de ce tableau fascinant! Merci beaucoup pour ces précisions!