Avec le retour du froid, comme je l’ai écrit il y a deux ou trois jours, les oiseaux cherchent leur nourriture dans des endroits qu’ils ne fréquentent pas habituellement.
Comme, notamment, nos balcons.
J’ai croisé un rouge-gorge sur le nôtre, sautillant entre les pots de géraniums aux têtes encore rouges et entre les dernières jardinières que mon Capitaine n’avait pas encore retirées.
Dans les heures qui ont suivi, Celui qui m’accompagne a construit une cabane à oiseaux qu’il a fixée bien en évidence sur la rambarde, orientant son entrée sur le côté intérieur de la terrasse.
Dans la mangeoire, de la nourriture pour oiseaux frigorifiés.
Manque de chance, ni le rouge-gorge, ni les mésanges, ni les merles ne sont encore revenus.
En revanche, hier, une corneille a découvert la maisonnette.
D’abord seule, elle a fait mine de se diriger à l’intérieur.
Comme je n’ai aucune envie de voir un escadron noir envahir le balcon, je l’ai aimablement priée d’aller jouer ailleurs, ce qu’elle a fait après beaucoup d’hésitation.
Mais un quart d’heure plus tard, elle est revenue en force…
Une bonne quinzaine de ses congénères squattait le balcon.
Je suis sortie pour les chasser.
Ils se sont bel et bien envolés… pour se poser juste au-dessus de moi, sur la corniche, à moins de deux mètres de mon auguste tête.
Mon Capitaine et moi avons endossé le rôle d’épouvantails durant un moment… et la journée s’est déroulée dans que les corneilles ne touchent à la nourriture destinée à leurs petits cousins.
Ce matin, pendant que j’écrivais, même manège.
Une visiteuse au plumage noir est arrivée en estafette pour jauger l’éventuel butin.
Je lui ai fait comprendre que sa présence est indésirable… tout en sachant que dans quelques instants, j’aurai l’impression de revivre « Les Oiseaux » d’Hitchcock.
Énervant?
Non. Fascinant.
Ces oiseaux sont grégaires, mais, en prime, semblent être remarquablement organisés et n’avoir peur de rien.
En tout cas pas de Pomme dont la présence ne les décourage absolument pas…
Martine Bernier
