C’est de notoriété publique: ces dernières années, les corneilles sont de plus en plus nombreuses sous nos latitudes.
Parfaitement habituées à notre environnement, elles sont malignes et très observatrices.
Il y a quelques années, quelqu’un, à la période des vendanges, m’avait fait cadeau d’une pleine cagette de raisins.
Comme je devais m’absenter, je l’avais posée sur le balcon pour l’après-midi, protégée par un linge.
A mon retour, lorsque je suis allée rechercher les fruits, le linge était sur le sol et… il ne restait plus un seul grain de raisin.
Les corneilles étaient passées par là.
Elles n’avaient pas pu emporter les grappes, trop lourdes pour elles, et avaient donc décidé de pique-niquer sur place.
La maison n’était pourtant pas isolée, et il y avait du passage sous le balcon… ce qui n’inquiétait pas le moins du monde mes visiteuses.
Des voisins m’ont confié, par la suite, que, durant toute la durée de mon absence, des nuées d’oiseaux noirs avaient fréquenté ma terrasse.
C’est cette expérience qui m’avait poussée à poser des questions sur ces fameuses corneilles aux professionnels que je rencontre pour mes articles.
Un vétérinaire m’avait ainsi raconté qu’il en avait observé une qui, durant tout un automne, allait chaque jour voler des noix sur l’étal de l’épicier de sa rue.
Elle prenait le fruit et le laissait tomber de plus en plus haut jusqu’à ce qu’il se casse.
Ces oiseaux possèdent une intelligence et un sens pratique qui en font de mini Mac Gyver ailés!
Des Mac Gyver opportunistes qui semblent ne pas avoir peur de grand-chose…
Martine Bernier