Dans la semaine, alors que la plaine était plongée dans le brouillard, mon amie, la Dame de Chiboz, m’a envoyé quelques photos.
Son mari, qui coupait du bois à Losine, à environ 1800 mètres, l’avait invitée à venir profiter de son soleil.
Ce qu’elle a fait, m’envoyant ces photos magnifiques de la mer de brouillard d’ont j’avais parlé il y a peu.
Peu après, elle m’a expliqué avoir profité d’un passage à Genève avec l’une de ses trois filles, pour aller visiter l’exposition consacrée au Titanic.
Une exposition qui l’avait d’autant plus interpellée que, dans sa petite enfance, avec sa famille elle aussi a fait à bord d’un paquebot le voyage jusqu’au Canada.
Après avoir déjà quitté la Sicile pour la Belgique, c’était la deuxième fois que les siens se déracinaient…
Dans son livre « Un parfum d’amande », la Dame de Chiboz parle de son père qui est parti le premier pour trouver du travail:
« A 38 ans, le 27 octobre 1951, il embarque à Naples sur le paquebot « Conte Biancamano », pour Halifax.
La première étape sera Ottawa, la capitale, pour ensuite rejoindre le camp qui se situe au bord de la rivière Outaouais. (…)
Après cinq mois dans ce camp, Filippo doit faire un choix, il entend parler de Sorel, du chantier naval, c’est là qu’il ira. »
Quelques mois plus tard, sa famille le rejoindra.
Ils arrivent le 10 avril 1952 à Halifax, en Nouvelle-Ecosse, après avoir fait le même trajet que le Titanic, 40 ans plus tard.
Ce parcours du Titanic, la Dame le Chiboz le connaît très bien.
Elle ne sait pas si le paquebot sur lequel elle a embarqué à l’époque a croisé des icebergs, mais elle imagine parfaitement ce qu’ont pu endurer les naufragés.
En faisant une petite recherche, j’ai trouvé des photos du « Conte Biancamano », ce bateau qui a changé la vie de sa famille et la sienne.
Je les lui dédie ce matin…
Martine Bernier
