– Mais Pomme… qu’est-ce que tu as???
Hier, j’attendais un téléphone important.
Connaissant la manie de Pomme d’aboyer y compris si je suis en conversation, je l’ai confiée à mon Capitaine qui l’a prise avec lui dans son propre bureau.
Une demi-heure plus tard, je vais ouvrir la porte à mon Mogwaï.
Très digne, il passe devant moi… en boitant.
Je me suis inquiétée:
-Mais Pomme… qu’est-ce que tu as???
Elle ne posait plus sa patte arrière gauche sur le sol.
Elle a interrompu sa marche vers son panier préféré et s’est tournée vers moi en remuant doucement la queue, avec une mimique très particulière de «pauvre-chien-abandonné ».
Ce que j’ai traduit par:
– Ah, quand même! C’est gentil de te préoccuper de moi!
Je l’ai prise dans mes bras, ai regardé sa patte.
Mais comme la position était inconfortable, je me suis dirigée vers le salon, ai posé mon malheureux bichon blessé sur le canapé et ai entrepris de l’examiner en le posant sur le dos parmi les coussins.
Rien sous les coussinets…
Pas de douleur quand je la touche ou que je la fais doucement bouger…
Vautrée sur ses coussins, pattes en l’air Pomme ressemblait à un pacha béat, ronronnant à sa façon tandis que je procédais au massage de sa patte endolorie.
Au bout d’un moment, je lui ai dit:
– Je ne vois rien… Si tu as toujours mal dans une heure, je t’emmène chez le vétérinaire. Non, ne saute pas: tu vas te faire mal.
Je l’ai posée délicatement sur le sol… et mon Mogwaï, ravi, a filé en trottinant.
Envolée, la douleur à la papatte!
Elle a couru dans tout l’appartement, m’a apporté son jouet préféré, a filé dans mon bureau, a pris son élan et s’est élancée dans son panier d’un bond gracieux.
A l’atterrissage, elle avait l’air en pleine forme et de très bonne humeur.
– Mais? Et ta patte?
Sa patte? Quelle patte?
Soit elle a eu une courbature en se relevant d’une position inconfortable… soit, vexée d’avoir été mise à l’écart, elle a voulu me faire payer mon manque de savoir-vivre!
Martine Bernier