Bichon havanais: Pomme boude

Ce dimanche matin, je me lève tôt.
J’ai prévu de modifier la disposition de certains rayonnages de ma bibliothèque et j’ai hâte de commencer.
Mon premier geste, en allumant, est de me tourner vers Pomme.
Comme à son habitude, elle se lève dès que je bouge, s’étire, bâille, s’approche du lit, et approche sa truffe de mon visage pour le premier bisou du matin.
Lorsque, plus tard, j’entre dans mon bureau, elle m’attend  dans le hall.
Je m’installe à mon ordinateur et regarde d’un oeil mon Mogwaï qui entre dans la pièce, se dirigeant vers son panier, à ma gauche.
Comme tous les matins, elle m’en veut de commencer ma journée trop tôt à son goût.
Mais cette fois, c’est un peu différent.
Elle me lance un curieux regard que je perçois, mais auquel je ne réagis pas, absorbée par mon courrier.
Voyant que je ne fais pas attention à elle, je réalise qu’elle a l’air… vexée!
Elle se relève, se retourne dans son panier, de manière à me tourner le dos.
Son manège commence à m’intriguer, mais… je me dis que je ne dois pas essayer de traduire des comportements qui ne cachent sans doute aucun message particulier.
Mais elle continue.
Elle tourne de temps en temps la tête vers moi, sans vraiment me regarder, en affichant un air contrarié.
Jusqu’au moment où elle pousse un soupir à fendre l’âme.
C’est à fois drôle et attendrissant.
Cette fois, je m’adresse à elle:

– Et bien,  Pomme? Ca ne va pas ce matin?
La tête vaguement orientée vers moi, dos tourné, elle maintient son regard dans le vague, ce qui lui donne une position plus qu’inconfortable.
Elle est vraiment TRÈS vexée.
– Qu’est-ce que tu as? Je t’ai dit bonjour ce matin, pourtant… Mais… tu ne vas pas me dire que tu es vexée parce que je ne t’ai pas fait un deuxième câlin en  entrant dans le bureau??? Non???
Visiblement, si.
Comme elle ne semble pas décidée à quitter son rôle de belle outragée, je décide d’adopter le ton de voix auquel je sais qu’elle ne résistera pas.
Celui qui la câline, qui l’amuse, qui la chatouille, qui lui donne une grande envie de fumer dans la minute le calumet de la paix!
Et ça ne manque pas: je vois le bout de sa queue commencer à frétiller…
Mais elle ne veut pas se rendre aussi facilement!
Pomme résiste, essaie de rester murée dans son rôle de statue humiliée… jusqu’à ce que, quelques secondes plus tard, elle cède, fait un bon hors de son panier et me rejoint.
Câline, mais indépendante, elle s’approche, accepte ce petit moment de tendresse et retourne dans son panier, enfin satisfaite.
Cette fois, elle s’y couche de manière à me voir, et se met en boule pour sa sieste, avec un petit soupir d’aise, bien différent du précédent.
En reprenant ma tâche, j’ai le sourire.
Pomme… une vraie petite nana!

Martine Bernier

 

 

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