Un soir de novembre 1978, je quittais la Belgique pour la Suisse.
J’avais 19 ans, c’était la troisième fois que je partais.
Pour tout le monde, je m’absentais quatre mois.
J’étais la seule à savoir que je ne reviendrais pas.
Je prenais le train de nuit.
Aucune personne de ma famille ne s’était déplacée.
Mais mon amie Moustique, elle, était là.
Il y a quelques jours, nous reparlions par téléphone de ce moment.
– Tu ne m’as pas dit que tu ne reviendrais pas…
– Non… je ne l’ai dit à personne. Ce n’était pas possible.
Presque 40 ans plus tard, hier soir, j’étais en fin de journée sur le quai de gare d’une petite ville suisse avec mon Capitaine.
Nous l’attendions.
Cette fois, après toutes ces années à nous rechercher sans nous trouver, nous allions être remises en présence.
Elle avait peur que nous ne nous reconnaissions pas…
Et pourtant…
Je l’ai vue apparaître, toute menue avec son énorme valise…
Elle n’a pas changé, le même sourire, le même rire…
A peine, autour des yeux, quelques « sourires de la jeunesse », ces petites rides si attendrissantes.
L’émotion a été si forte que je crois que je ne l’oublierai jamais.
Mais… chuuuut….
Je savoure…
Martine Bernier
2 réflexions sur “Le quai de gare…”
C’est MAGNIFIQUE !
Bien du plaisir…
Amitiés
j.
C’est une chance rare, oui… Un bond dans le temps vertigineux et riche…