Wollodja

Alors que ce lundi était censé être dédié à la joie et au bonheur, j’ai reçu un message.
Il provenait de l’une de mes collègues, photographe, avec laquelle j’ai une belle relation teintée d’amitié.
Elle m’a appris le départ de Wollodja vers son ultime voyage…

Wollodja, un homme merveilleux et un photographe pétri de talent.
J’ai vécu avec lui des reportages insolites, souvent passionnants ou drôles, parfois compliqués, toujours illuminés par sa gentillesse, sa douceur, son humour.
Il m’a un jour expliqué qu’il était né avec une maladie grave.
Son histoire médicale était lourde.
Et malgré tout cela, il adorait la vie et trouvait le moyen de s’inquiéter de la santé et du bien-être de ceux qui l’entouraient.
Il voyageait, se rendait souvent en Belgique , ce qui nous valait de soupirer épisodiquement  de concert à propos  de certaines divines gourmandises bruxelloises introuvables en Suisse.

Par son physique et sa personnalité, il donnait l’impression d’être un éternel adolescent, abordant les sujets les plus graves, les plus difficiles,  avec lucidité mais sans lourdeur…
Sa sensibilité, sa délicatesse et son infini respect de l’Autre transperçaient dans chacun de ses clichés.
Il était impossible de ne pas l’aimer.

Malgré la surveillance constante dont il était l’objet, Wollodja est retombé malade.
Lorsque je prenais de ses nouvelles, il minimisait…
Je lui laissais des messages, et je recevais des nouvelles tantôt par lui, tantôt par notre amie commune.
Et puis ce matin, ces quelques lignes et un appel téléphonique qui m’ont laissée sidérée.
L’impression d’avoir pris un immeuble sur la tête…

J’ai appris qu’il ne voulait pas de cérémonie d’adieux.
Je crois qu’il n’aimait pas faire de peine…
C’est raté.
Je pense avec tristesse et infiniment de compassion à son épouse, à sa famille, à ses proches…

Wollodja s’est glissé derrière le voile…
Il explore désormais un autre univers, nous ouvre un nouveau chemin.
Je crois qu’aucun de ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer ne peut se faire à l’idée de son départ.
Mais il est là…
Et il a profité de son passage sur cette drôle de Terre pour semer de la beauté, de la joie, du bonheur…
Ca a été un privilège de cheminer en sa compagnie…

Martine Bernier

par

1 réflexion sur “Wollodja”

  1. Au revoir l’ami,
    a tous, tu laisse un souvenir de joie,
    tes attentions étaient touchantes,
    jamais tu ne t’es plains,
    toujours à te soucier des autres,
    le vide de ton départ sera-il comblé par ses souvenirs heureux de temps passé en ta compagnie.
    Je n’ai fait que te croiser, mais je me sens si proche de toi.
    Nous partageons la peine de ta famille,
    et on te dit à bientôt …

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