Oui, je sais, je parle d’une poule.
Peut-on imaginer qu’un oiseau soit tendre?
Je pense de plus en plus que si elles sont en confiance, les poules comme les autres animaux révèlent des facettes qui nous sont souvent inconnues.
Ces jours-ci, il fait froid.
Lundi soir, à l’heure de rentrer mes quatre Boulettes, deux d’entre elles, Plume et Kaki, décident de prendre la poudre d’escampette et de ressortir alors que Chine et Praline ont sagement regagné leurs pénates.
Je décide de les ignorer pour voir si elles reviendront sans que je les prie:
– Pas grave, les filles: je vais donner à manger à vos copines!
Je sais que, le soir, elles aiment bien piqueter quelques graines fraîches avant de s’installer pour la nuit.
Je suis en train de caresser Chine lorsque je vois deux petites têtes apparaître dans l’encadrement de la porte.
Les évadées me regardent avec intérêt et m’apostrophent de grands « kêêê » impérieux.
– Hé! C’est vous qui filez et c’est moi qui me fait houspiller! Il n’y a pas de justice! Allez… Kaki, Plume, venez ici.
En deux bonds, Kaki saute sur la première banquette puis sur la deuxième pour se mettre à hauteur de mon visage.
Si elle n’aime pas être caressée lorsqu’elle est au sol, elle teste quelque chose de tout à fait nouveau depuis quelques jours.
J’en refait l’expérience ce jour-là.
Je place mes mains à sa hauteur, en conque, et… elle vient s’y blottir.
C’est ma manière à moi de les réchauffer et d’avoir un moment particulier avec chacune.
Je leur parle, elles me répondent.
Et dès que je me tais, elles m’interpellent.
Ces moments-là sont complètement insolites, attendrissants..
Tandis que je fais un brin de causette avec Kaki, un petit OVNI tout gris atterri à côté de mes mains.
Plume estime qu’il est temps que je m’occupe d’elle…
Et quand elle a envie de me raconter sa journée, c’est prenant: elle est très bavarde!
J’ai passé un long moment dans le poulailler à offrir à chacune son petit moment rien qu’à elle.
Quand je suis sortie, Plume a marqué sa désapprobation comme elle le fait chaque soir lorsqu’elle sait que je vais fermer la porte.
Le premier qui me dit que je deviens gaga… n’a pas tort.
Martine Bernier