La jolie toilette…

La Toilette, de François Boucher, 1742. Musée Thyssen-Bornemisza à Madrid.

François Boucher était l’un des artistes protégés par la marquise de Pompadour.
Une faveur qui lui a permis d’avoir une carrière stupéfiante puisque, à sa mort, il comptait plus de 10’000 oeuvres à son actif, terminées ou inachevées.
Il n’avait pas son pareil pour illustrer les ambiances maniérées, froufroutantes et frivoles de la noblesse de l’époque, comme dans ce table, « La Toilette », où les spécialistes pensent reconnaître dans le sujet principal Marie-Jeanne Buzeau, épouse et modèle fétiche du peintre.
Mais rien n’est prouvé: ces visages de poupées de porcelaine sortaient tout droit de l’imagination de Boucher et symbolisent aujourd’hui les traits des dames du XVIIIe siècle.
Et bien sûr, l’artiste n’oubliait pas d’y placer les « mouches », inventées pour renseigner sur la personnalité de la jeune personne.
Ce grain de beauté placé ici vers la tempe était par exemple l’indice d’une jeune femme passionnée….
Cette intrusion indiscrète dans ce boudoir est une petite merveille ou bien des choses sont suggérées à travers la présence de ces très nombreux objets peints avec soin.
La jarretière rose posée sur la cheminée, les vêtements au étoffes raffinées, le paravent chinois tant apprécié à l’époque rococo où les chinoiseries sont à la mode, la porte entrouverte, le chat réfugié dans les jupes de sa maîtresse… tout a été a été fait pour plaire à la noblesse qui raffole de ces scènes légères.
Décédé en 1770, François Boucher a sombré dans l’oubli avant que son oeuvre soit à nouveau appréciée dès la fin du XIX siècle.
Une façon pour nous de redécouvrir à travers lui les plaisirs de la Cour sous Louis XV.

Martine Péters

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