La fin du jeûne

Il existe en Belgique un met dont je raffole: le cramique, un pain brioché aux raisins que tout bon Belge connaît bien.
Je n’en trouvais pas en Suisse, il faisait donc partie des petits délices culinaires d’autrefois sur lesquels j’avais fait une croix et que je laissais dans mon enfance avec une pointe de regret.
Jusqu’au jour où, il y a quelques semaines, mon cousin, qui faisait escale chez nous, a sorti de ses bagages les restes d’un cramique dont il  comptait beurrer quelques tranches pour s’assurer un en-cas pour la suite de son périple.
Mon Capitaine a sauté sur l’occasion et lui a dit que j’adorais cela,  mais que j’en étais évidemment privée puisque je n’en trouve pas non plus dans la région où nous vivons.
Non seulement notre invité m’a laissé les  tranches restantes qui ont fait mon bonheur mais, en prime, il m’a dit qu’il allait m’en envoyer par la Poste.
Je n’y croyais pas trop jusqu’à ce mercredi où la factrice m’a apporté un paquet soigneusement emballé dans lequel se trouvait un magnifique cramique, moelleux et appétissant à souhait.
Je suis partageuse, mais là… j’ai établi un périmètre de sécurité autour du Graal, infranchissable  par qui que ce soit d’autre que mon Capitaine et moi.
Et, le soir, j’ai dégusté le plus délicieux des cramiques.
En  45 ans, je n’en avais remangé qu’une ou deux fois, ma dernière étant  lorsque mon amie d’enfance, m’en a ramené  lors de la visite qu’elle nous a faite avec sa maman il y a trois ou quatre ans.
Là, mon cousin a décidé de m’en renvoyer de temps en temps, mettant ainsi fin à une période de jeûne plutôt conséquente.
La Belgique va donc produire une nouvelle espèce de cramique: le cramique voyageur!

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