L’hôpital de Vesoul: un havre d’humanité…

Mon parcours de vie, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, m’a très souvent amenée à fréquenter les hôpitaux et le milieu médical
Pour les médias pour lesquels j’ai travaillé comme pour celui pour lequel je travaille encore, j’ai appris et j’apprends toujours énormément de choses au contact des spécialistes que j’interviewe… et j’ai eu l’occasion d’écrire plusieurs articles sur les conditions de travail et les salaires du personnel soignant.
La vie m’a amenée à être plusieurs fois patiente moi-même, et à devoir subir des opérations en Suisse,…mais aussi en France alors que je n’y habitais pas encore.
Cela m’a permis de découvrir l’univers de l’hôpital et des cliniques de deux pays de l’intérieur, et notamment de prendre conscience en dehors de tout discours théorique, de la réalité de certains services où le personnel, pourtant en sous-effectif est, à mes yeux, plus qu’admirable.

Ce vendredi, après environ sept ou huit ans d’accalmie, j’ai renoué avec le milieu hospitalier pour une intervention chirurgicale bénigne, mais nécessaire.
Comment vous dire…
À la base, évidemment, ce n’est pas le genre de rendez-vous auquel nous nous rendons en sautillant de joie.
J’ai horreur des « jours d’avant » qui me séparent de l’échéance et qui permettent à mon cerveau très indiscipliné d’échafauder des scénarios dignes des pires films catastrophes.
J’ai beau le rassurer en lui disant que non, le plafond du bloc ne va pas s’effondrer pendant l’intervention et que, encore non, on ne devrait pas me confondre avec un autre patient et intervertir les actes chirurgicaux, il insiste.
Une fois mon cerveau bâillonné, tout devient nettement plus simple, particulièrement dès l’instant où je franchis le seuil de l’hôpital où je suis attendue.
Cette fois, il s’agissait pour moi de me rendre à l’unité de chirurgie ambulatoire de l’hôpital de Vesoul.
Dès l’entrée, une fois de plus, j’ai été touchée par la gentillesse et la compétence dont chaque personne que j’ai croisée au fil de cette journée a fait preuve.
Chaque acte, y compris le plus anodin, a été effectué avec le sourire… alors que je sais combien ces métiers sont exigeants, fatigants et bien trop peu rémunérés par rapport, par exemple, aux salaires scandaleux que s’octroient notamment certains “influenceurs”.
Bref.
Ma journée a été parsemée de moments drôles, parfois poignants et très touchants.
Au chapitre de la drôlerie, merci, merci, merci à ceux qui ont eu la bonne idée de remplacer les ignobles blouses d’hôpital ouvertes dans le dos par des « pyjamas » et chaussons à usage unique qui nous permettent de trotter dans les couloirs, non pas avec élégance (ne rêvons pas!) mais plus ou moins dignement.
Ce n’est pas de la haute couture, mais cela nous fait au moins oublier que nous avons dû renoncer pour la journée au vernis à ongles et autre maquillage qui, en temps normal, nous permettent d’être plus ou moins présentables.
Dans la pièce réservée aux patients en attente de partir au bloc, j’ai rencontré celles et ceux qui allaient devenir pour un temps mes homologues pyjamatés, avec lesquels j’ai entamé des conversations qui ont déclenché pas mal de rires.
Autant faire en sorte que l’épisode ne soit pas trop pénible…
Une fois tous les contrôles effectués et la prémédication avalée, j’ai regagné notre boudoir d’où mes compagnons d’un jour partaient un à un pour leurs interventions.
Plusieurs m’ont raconté leurs soucis… et j’espère aujourd’hui que l’opération du pouce de mon jeune voisin de chaise et que celle de la cataracte de mon autre voisin se sont déroulées au mieux.
Lorsque ce fut mon tour de quitter la pièce, j’ai poursuivi ma découverte des personnes affectées aux blocs.
Chacun d’eux, m’a expliqué le jeune anesthésiste qui m’a accompagnée durant toute l’opération, porte le nom d’un peintre.
Un signe pour moi!
Au passage, pour les puristes, sachez que j’ai eu le privilège de profiter de l’hospitalité de la salle Chagall.
Ce qui a calmé illico les velléités de scénarios catastrophes de mon misérable cervelet.
Vous n’aimez pas les salles d’opération?
Disons que je n’y passerais pas mes vacances, moi non plus.
Mais là… j’ai eu le sentiment de pénétrer dans un cocon de chaleur humaine et de prévenance.
Et ce, toujours, grâce à toutes les personnes présentes, enveloppantes et infiniment respectueuses de celles et ceux qui leur sont confiés.
« Mon » anesthésiste, qui, si j’ai bien compris, travaillait en binôme avec son collègue, a été d’une bienveillance et d’une efficacité rares.
Il savait que je craignais un peu les retombées de l’anesthésie qui m’avaient valu quelques mésaventures par le passé, et a fait en sorte que tout se passe sans la moindre anicroche.
Il est le dernier visage que j’ai vu en perdant conscience, bercée par ses mots très réconfortants, et le premier que j’ai vu en me réveillant.
Puis les choses se sont enchaînées pour moi, toujours remarquablement bien entourée, jusqu’au moment où j’ai pu repartir avec mon Capitaine qui a passé la journée à l’hôpital…
Il y a une personne dont je n’ai pas encore parlé, mais qui est l’élément clé de cette journée: « ma » gynécologue obstétricienne, qui, dès l’instant où elle a décelé une anomalie, n’a eu de cesse de régler le souci au mieux.
J’ai beaucoup de chance qu’elle m’ait acceptée parmi ses patients, et je lui suis très reconnaissante pour ses soins… et sa personnalité solaire!

Vous l’aurez compris: je n’ai pas écrit ce texte pour parler de moi, mais bien pour rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui, chaque jour, nous offrent leur savoir, leurs compétences, et bien plus encore, pour que les moments compliqués que nous pouvons avoir à vivre se déroulent le mieux possible.
Mission accomplie dans mon cas: contrairement à toute attente, j’ai beaucoup aimé cette journée.
Merci…


par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *