Quand j’étais enfant, j’ai entendu ou lu une histoire qui m’a marquée.
Je ne sais plus par qui ni à quel moment je l’ai découverte, mais elle est restée gravée dans ma mémoire.
Elle parlait d’une grotte, un endroit où tous les savoirs du monde étaient rassemblés: les sciences, la philosophie, etc, dont toutes les données avaient été notées sur des rouleaux de parchemin venus de toutes les civilisations et de toutes les époques.
On situait ce lieu quelque part dans l’Himalaya.
Avec le temps, cette idée a continué à m’intriguer.
Je me suis souvent demandé si ce lieu existait réellement ou si c’était une légende.
Je n’ai jamais trouvé autre chose que des écrits affirmant sans preuve qu’elle existait, mais que personne ne savait exactement où elle se trouvait…
Ou des récits plus fanfarons de gens affirmant l’avoir visitée, sans que rien ne vienne étayer leurs affirmations…
Hier, au petit déjeuner, j’en parlais à mon Capitaine en lui disant que la seule chose qui ressemblait à la vocation de ce lieu, à ma connaissance, était la Bibliothèque d’Alexandrie, en Egypte Antique, considérée comme une merveille intellectuelle, créée au IIIe siècle avant Jésus-Christ.
Sa destruction, en a fait un symbole tragique de la perte du savoir.
Elle aurait brûlé dans un incendie lors de la conquête de Jules César en 48 av. J.-C., ou aurait été victime des destructions progressives sous différentes périodes historiques.
Les historiens débattent encore sur les détails, mais elle demeure le lieu où l’on imagine que tout le savoir de l’humanité était réuni.
C’est évidemment à elle que je pense quand j’imagine un lieu où les connaissances humaines auraient été collectées… mais, dans l’histoire de base, il n’était pas question d’une bibliothèque, mais d’une grotte.
En cherchant, j’ai trouvé que, dans certains récits mythologiques, l’idée est parfois avancée de l’existence d’une grotte ou d’un lieu secret où les Sages auraient bien déposé toutes ces données.
Parmi eux, la caverne de Platon…
Mais il l’évoque comme une allégorie où la vérité et la connaissance sont cachées dans une caverne, que seuls les philosophes peuvent atteindre.
Ce n’était pas « ma » grotte.
Les traditions mystiques d’Asie centrale parlent de leur côté de l’Agartha et de Shambhala, des lieux souterrains où une civilisation très avancée aurait accumulé le savoir spirituel et scientifique de l’humanité.
Ciel! Avais-je trouvé ?
Heu… non.
J’ai déchanté quand, en cherchant mieux, j’ai compris que l’idée d’Agartha, royaume caché, situé sous la surface de la Terre, provient principalement… de l’imagination ésotérique occidentale et de certains récits popularisés par des auteurs du XIXe siècle.
L’histoire est alléchante, mais s’apparente à de la science-fiction…
Déçue, j’ai voulu en savoir plus à propos de mon autre piste: Shambhala.
J’ai cru avoir touché au but en apprenant qu’il s’agit d’un concept issu des traditions bouddhistes tibétaines.
Shambala est décrit comme un royaume mystique et spirituel, situé quelque part dans l’Himalaya (tilt!), parfois considéré comme un état spirituel plutôt qu’un lieu physique.
L’endroit est vu comme un paradis terrestre ou un sanctuaire de paix, où la sagesse et la compassion règnent…. mais pas de trace de ma fameuse bibliothèque de connaissances.
J’ai repris le fil de ma quête après avoir entendu parler des Annales Akashiques... un nom que j’ai dû noter, car je l’oublie toutes les dix secondes!
Là encore, certains faisaient allusion au savoir universel.
Mais cela ne correspondait pas du tout à ce que j’imaginais…
Ce concept, tiré de la théosophie et des traditions mystiques orientales, évoque un lieu ou une dimension métaphysique où toute connaissance est accessible.
Ce n’était pas du tout ce que j’attendais, même si, en cherchant des précisions de crainte de passer à côté de quelque chose d’intéressant, j’ai lu ceci: « Dans certains systèmes spirituels et ésotériques, on parle d’un “registre universel” invisible, où tout ce qui a été, est et sera est consigné. »
Une jolie histoire de plus… mais rien de concret.
Il me restait une carte à jouer, celle des archives secrètes du Vatican, aujourd’hui appelées les archives apostoliques du Vatican.
Je savais que les récits modernes imaginent souvent des archives ou des bibliothèques secrètes…
La réalité est plus pragmatique: ces archives-ci ont été créées au début du XVIIe siècle par le pape Paul V pour rassembler et protéger les documents officiels de l’Église catholique.
Elles contiennent des correspondances, des bulles papales, des traités, des actes officiels et bien plus, couvrant près de 12 siècles d’histoire.
Là encore, il ne s’agit pas de ce que je cherchais…
En désespoir de cause, je vais relire le livre de Bernard Werber, Les Thanatonautes, publié en 1994.
Dans ce roman, il évoque une bibliothèque cosmique ou spirituelle, un lieu accessible dans l’au-delà.
Cette bibliothèque imaginaire contient toutes les connaissances de l’humanité, mais aussi des informations universelles, incluant des savoirs que nous n’avons pas encore découverts de notre vivant.
Il va donc falloir que je me contente de cela, puisque, malgré toutes mes recherches, je n’ai pas trouvé trace réelle de ma fameuse bibliothèque universelle…
Ceci dit… j’aurais adoré fréquenter celle d’Alexandrie et avoir la faculté de comprendre toutes les langues utilisées pour y écrire les documents qui s’y trouvaient…