Grosses frayeurs…

Il y a des journées paisibles, où tout coule comme un ruisseau tranquille.
Et puis il y a celles où l’univers semble avoir décidé de tester nos nerfs.
Hier en fut un parfait exemple.
Tout a commencé par une fugue.
Une matinée en apparence normale: j’ouvre la porte du jardin, mes bichons s’éparpillent.
Pomme, fidèle à son rythme de grand-mère, prend son temps.
Kali et Babou, plus vives, rentrent dans la véranda après avoir été faire le tour de leur domaine.
Parfait.
Sauf que, quelques secondes plus tard, Kali ressort comme une furie, suivie de Babou, et fonce vers l’entrée du verger.
Celle qui, bien entendu, n’est pas protégée par une barrière… et qui donne sur la route.
Elles n’y vont jamais… en principe.
Panique.
J’appelle, je cours, je tente de stopper cette cavalcade insensée.
Babou s’arrête, mais Kali, elle, continue, s’élance sur la route.
Mon cœur a raté un battement.
Si une voiture passait à cet instant, je risquais de perdre ma petite chienne.
Heureusement, je l’ai rattrapée à temps.
L’incident clos, Kali a eu droit à un savon maison, bien mérité.
Après cette montée d’adrénaline, la journée se poursuit dans un calme exemplaire: les deux benjamines sont exceptionnellement sages.
En fin d’après-midi, il est temps de donner les médicaments de Pomme.
Comme tous les soirs, je les enveloppe dans deux morceaux de tranche de jambon, un stratagème bien rodé.
Babou et Kali, flairant la manœuvre, se postent comme toujours à proximité dans l’attente d’un petit bout qu’elles reçoivent à chaque fois.
Tout se déroule normalement… jusqu’à ce que, dans un moment d’inattention, je tende le médicament à Babou au lieu de Pomme.
Toutes deux se ressemblent énormément, et Babou attirait tellement mon attention que je n’ai pas réalisé qu’elle n’était pas… la bonne bouche.
Catastrophe.
Babou, ravie, a englouti son trésor.
En une fraction de seconde, j’ai réalisé mon erreur.
Est-ce grave? Ai-je mis en péril la santé de Babou?
Tandis que je réfléchis à la marche à suivre, perturbée par cette bourde, je redonne à Pomme, non pas son deuxième médicament (que Babou a avalé!) un deuxième comprimé pour le cœur.
Double bourde!
Toute la soirée et une bonne partie de la nuit, je les ai surveillée, en mode infirmière en alerte.
Rien ne se passe.
Jusqu’au matin.
Pomme, visiblement dopée par son double dosage, déborde d’énergie.
Une vivacité inédite, une envie irrépressible de réveiller la maisonnée à l’aube.
Plus de peur que de mal, donc, mais une nuit écourtée pour tout le monde.
La journée aurait pu se calmer sur cette note d’excitation, seulement voilà…
La veille, lors de leur dernière sortie avec mon capitaine, elles sont revenues chargées de feuilles mortes.
Une quantité astronomique, éparpillée partout dans la maison, sur le sol fraîchement nettoyé.
J’avais commencé ma journée en courant derrière mes chiens, j’ai commencé la suivante en ramassant leur moisson automnale…

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