
Venise remet le masque, et cette année, c’est en l’honneur de son plus célèbre séducteur, Giacomo Casanova.
Trois siècles après sa naissance, le Carnaval de Venise 2025 lui rend hommage, et je n’ai pas pu résister à l’envie d’y jeter un œil.
Voir la ville se transformer en un immense décor du XVIIIᵉ siècle, avec ses costumes somptueux et ses bals masqués, a toujours quelque chose de fascinant.
Le Carnaval de Venise, je l’ai toujours vu (depuis chez moi!) comme une parenthèse hors du temps.
Depuis le Moyen Âge, les Vénitiens enfilent leurs masques pour effacer les différences sociales et s’offrir quelques jours de liberté.
À l’époque de Casanova, c’était l’apogée de cette fête : l’élégance, le mystère et une bonne dose de théâtralité faisaient partie du jeu.
Aujourd’hui, l’esprit est toujours là… mais il faut bien le chercher.
Parce que Venise en plein carnaval, c’est aussi un bain de foule où l’on se fraie difficilement un chemin entre les perches à selfie et les groupes de touristes.
Les reportages et les photos consacrés à l’événement en font l’écho…
L’ambiance feutrée des ruelles pavées laisse place à un chaos plus ou moins joyeux, et le charme discret des masques se noie parfois sous l’avalanche de smartphones.
Difficile d’imaginer une rencontre clandestine quand on avance au ralenti sur la place Saint-Marc…
Mais malgré tout, je ne peux pas m’empêcher d’aimer cette atmosphère unique.
Il suffit, dit-on, de quitter les grands axes, de s’aventurer dans les calli discrètes, pour retrouver la magie.
Cette magie, je l’imagine à ma façon…
Derrière une porte entrebâillée, une lueur de chandelle éclaire une silhouette drapée de velours.
Un murmure résonne sous une arche, un éclat de rire s’évanouit dans la nuit.
Et à cet instant précis, je me dis que Casanova, lui aussi, aurait adoré se perdre ici.
D’ailleurs, il l’a sans doute fait!