
Je l’avais souhaité pour mon anniversaire.
Et je l’ai reçu.
Barénia d’Hermès, dans sa version chypre boisée conçue par Christine Nagel, m’intriguait.
À cause de son nom, d’abord, qui évoque un cuir mythique de la maison, mais aussi parce qu’il déjoue les attentes.
Ce parfum-là ne sent pas le cuir.
Il n’en revendique même pas la trace.
Il choisit une tout autre voie, plus rare, plus épurée: celle d’un chypre d’aujourd’hui où le bois de chêne et le lys papillon tiennent la vedette.
Barénia fait partie de la collection Hermessence.
Des parfums comme des esquisses, précis, minimalistes.
Celui-ci a du corps.
Le bois de chêne donne l’assise, la matière.
Il y a dans cette note quelque chose de sec, de noble, d’un peu terreux sans être rustique.
Le patchouli vient l’épauler, mais sans jamais prendre le dessus.
Et puis le lys papillon surgit, clair, sans s’imposer pas.
Cette touche florale inattendue vient nuancer la rigueur du chypre. lui donner une lumière.
Il n’est ni véritablement floral, ni franchement boisé, ni totalement classique, ni totalement moderne.
Barénia est une ligne ligne pure, sans bavure, tout en retenue.
Je l’avoue, il n’est pas mon Hermès préféré, car je garde une affection profonde pour les parfums de Jean-Claude Ellena, dont l’écriture olfactive me touche plus directement.
Mais il a cette justesse, ce refus de l’emphase, qui le rend à sa manière très fidèle à l’esprit de la maison. “Il y a des parfums qu’on n’explique pas, seulement des parfums qu’on suit — comme un fil dans le noir.”