
Mon Capitaine adore les fruits.
Un jour, il y a deux ans, où il mangeait une pêche, il s’est débarrassé du noyau dans le jardin.
C’est un geste qui m’agace parfois, mais j’ai l’impression que pour lui, c’est un jeu…
Son noyau, il ne l’a pas mis au compost, ne l’a pas planté dans un pot.
Il l’a lancé négligemment derrière le banc.
Je reste songeuse devant cette façon qu’il a de sembler croire que la nature fera le tri, qu’un noyau balancé au hasard deviendra un jour un arbre.
Et pourtant…
Les semaines ont passé.
L’été a roulé sur ses jours chauds, puis l’automne a balayé les feuilles.
L’hiver est venu, discret, froid et mouillé.
Et au printemps suivant, derrière le banc: petit miracle.
Un rejeton feuillu a pointé son nez, décidé, obstiné.
Le noyau devenait arbre, ou du moins début d’arbre.
Tout frêle, mais bien motivé.
Et voilà que cette année, il s’est mis à fleurir.
Il est magnifique, couvert de petites fleurs roses.
Je vous présente le noyau de pêche de mon Capitaine, qui a décidé de faire sa vie.
C’est ce qui s’appelle avoir les doigts verts!
Et ce n’est pas un poisson d’avril!
