Le « Rosier de Poligny »: sur les traces d’un rosier sans famille…

Ne le cherchez pas dans vos encyclopédies ou dans vos livres spécialisés: le Rosier de Poligny n’existe pas.
Enfin… il existe, mais pas vraiment… et a une histoire étonnante.
Je m’explique.
Lorsque mon Capitaine a commencé à s’installer avec moi en Suisse, dans une autre vie, il a un jour apporté un rosier dans un pot.
Il habitait à l’époque à Poligny où, après avoir terminé sa carrière militaire, il avait accepté un poste dans une Ecole d’Etat.
C’est là qu’il avait remarqué ce rosier et qu’il en a fait des boutures.
Il ne connaissait rien de lui, ni son nom, ni son origine.
Mais ses roses étaient belles et il a décidé de l’installer sur mon balcon.
A l’époque, il effectuait les trajets, me rejoignant chaque week-end.
Il m’a expliqué par la suite que les fleurs de la plante mère étaient rouges, mais qu’elles avaient changé de couleur lorsqu’il avait commencé à la cultiver.
Ce brave petit rosier a donc continué à nous offrir des fleurs sans parfum, soit, mais très belles et d’un rose radieux.
Il voisinait avec mon Abraham Darby et faisait un peu pâle figure à côté de ces roses envoûtantes, mais cela ne l’empêchait pas de s’épanouir sans complexe.
Lorsque nous sommes partis nous installer en Franche-Comté, dans la maison de son enfance, mon Capitaine n’a pas oublié nos précieux végétaux, lui qui avait transformé mon balcon helvétique en Jardin Suspendu de Quasi Babylone.
Les deux rosiers ont fait partie du premier voyage, placés dans une camionnette presque entièrement remplie de plantes et de petites arbres.
Pendant quelques semaines, Abraham et Poligny ont continué à vivre en pots.
Jusqu’au moment où mon Capitaine a commencé à planter les premiers rosiers que j’avais commandés en prévision de la création de ma future roseraie.

Abraham Darby a été installé non loin de mon bureau, mais je savais déjà que je ne voulais pas de rosiers non parfumés dans le coeur de la roseraie.
Celui de Poligny a donc trouvé sa place à un autre endroit, dans une plate-bande entre des ceps de vignes apparemment peu en forme qui ont été eux-aussi plantés.
C’est là que je comptais mettre les rosiers sans parfums et ceux que je voulais tester avant de décider s’ils pouvaient intégrer la roseraie.
Il a bénéficié des mêmes soins, des mêmes conditions au niveau de l’enrichissement du sol.

Loin des autres, mais bien décidé à profiter de sa nouvelle vie, le rosier de Poligny a commencé à grandir…
Très robuste, il a immédiatement aimé cet environnement, offrant une floraison abondante, sans presque discontinuer, toujours encadré par les ceps qui, eux aussi, ont pris de la force et de l’espace.
J’aurais pu en rester là et me contenter de l’apprécier pour ce qu’il était: un bel inconnu.
Mais je n’ai pas pu.
Il fallait que je remonte la trace de ses origines.
J’ai commencé à chercher, et j’ai fini par passer l’une de mes photos sur l’application PlantNet qui permet d’identifier les végétaux.

Ce que j’y ai trouvé m’a ouvert un monde nouveau…
J’ai cherché d’autres sources confirmant ce que j’avais découvert.
Notre modeste « Rosier de Poligny » ferait partie de l’espèce classée dite Rosa Chinensis.
Il serait apparenté, donc au fameux Old Blush, le plus vieux rosier du monde, qui fera bientôt son entrée dans la roseraie, et que je présenterai à sa première floraison.
Pour en revenir à notre rosier de Poligny, si l’identification est exacte, il aurait finalement des antécédents très nobles et ferait partie d’une variété toujours très cultivée en Chine.
Il est aussi très possible qu’il fasse partie de ce qui est appelé les Chine, des variétés qui, contrairement à Old Blush, ne proviendraient pas directement de Chine mais ont été obtenues en Europe à partir de souches introduites depuis là-bas.
Quoi qu’il en soit, il semble donc bien évident que notre attendrissant rosier né sans passé a bien droit lui aussi à une belle filiation…
Il m’est difficile d’établir une fiche signalitique pour lui alors que je n’ai pas d’éléments certifiés sur son arbre généalogique mais je peux poser les bases de ce dont je suis sûre ou à peu près sûre, sachant qu’il mérite autant que les autres que nous lui prêtions attention…
D’autant que certaines de ses roses sont aussi magnifiques que des camélias comme en témoigne la photo ci-dessous.

Ecriplume

  • Type de Rosier: Probable descendant de Rosier de Chine, rosier ancien
  • Appellation:  Possible Rosa chinensis
  • Port:  Buissonnant
  • Famille: Obtenu très probablement à partir de Rosa chinensis
  • Couleur: rose nacré
  • Parfum: Aucun
  • Floraison: Très remontante 
  • Résistance aux maladies: Excellente
  • Hauteur: 120 cm
  • Largeur:  70 cm
  • Fleurs: 8 cm
  • Feuillage: Caduc

Besoins:

  • Type de sol: Normal
  • Climat: Tous
  • Exposition: Soleil, mi-ombre

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