Mon livre de chevet s’appelle “Journal d’un parfumeur”, de Jean-Claude Ellena. Je l’ai déjà lu, relu et re-relu… sans jamais me lasser. C’est un petit ouvrage merveilleux, riche, une immersion dans l’univers, les goûts et les réflexions de cet homme passionnant. Chaque page est habitée par une sensibilité rare, un regard aigu sur les matières premières, les émotions, les souvenirs. Ce n’est pas un manuel, ni une autobiographie classique. C’est une suite de fragments, de notations parfois brèves, parfois profondes, où s’entrelacent son métier, sa philosophie, sa mémoire olfactive.
Il y parle de la création comme d’un langage, d’un art qui se construit sur le silence et le manque. Il raconte ses doutes, ses éblouissements, ses souvenirs d’enfance, ses promenades à Cabris, et ses rencontres avec des matières comme d’autres parleraient de personnes. On découvre ses préférences, ses influences, ses fidélités – à Edmond Roudnitska notamment – et son regard sans concession sur l’évolution de l’industrie du parfum. Ce livre ne cherche pas à séduire, il dit les choses simplement, avec une écriture claire, droite, presque sèche parfois, mais toujours juste. On y sent l’exigence, la culture, l’humilité. Il ne cherche pas à briller, il cherche à dire. Et il y parvient. C’est un livre qui ne s’épuise pas. À chaque lecture, un mot, une phrase, une idée me frappe autrement. Il m’accompagne comme un vieux compagnon discret, jamais bavard, mais toujours présent.
Un livre t que je vous recommande comme l’un des flacons rares créés par cet homme talentueux dont je porte les parfums au quotidien…