Il y a des personnalités qui ne laissent jamais indifférent, et Roselyne Bachelot en fait partie.
Ex-ministre, chroniqueuse, pharmacienne, voix incontournable du paysage politique et médiatique français, elle possède cette verve, ce franc-parler, cette capacité à décocher des vérités bien senties avec le sourire d’une grand-mère qui vous sert une tarte… mais avec une poêle en fonte.
Son dernier livre, Sacrés monstres !, paru aux éditions Plon, est un festival de portraits hauts en couleur où elle s’amuse, avec cette intelligence vive et cette culture immense qui la caractérisent, à décortiquer les figures politiques qui ont marqué notre époque.
Car chez elle, pas question de se contenter du récit linéaire et soporifique de la grande histoire.
Non, elle préfère en faire un bal masqué où se croisent des présidents aux postures de tragédiens, des figures politiques qui auraient très bien pu se reconvertir en personnages de théâtre.
De De Gaulle à Macron, en passant par Chirac et Sarkozy, elle dépeint ces “sacrés monstres” avec l’œil de la spectatrice qui en a trop vu pour être dupe, mais qui ne peut s’empêcher d’avoir de la tendresse pour le spectacle.
Elle dévoile les coulisses, glisse quelques anecdotes savoureuses et, bien sûr, fait preuve de ce ton inimitable, cette ironie douce-amère qui transforme un simple essai en un moment jubilatoire.
J’ai aimé ce livre, et j’aime plus encore la femme qui l’a écrit.
Roselyne Bachelot n’appartient à personne, et surtout pas aux cases dans lesquelles on essaie de la ranger.
Elle est libre, cultivée, drôle, brillante, et elle a cette manière unique d’être à la fois mordante et attachante.
Lire Sacrés monstres !, c’est un peu comme assister à un dîner où elle vous raconterait tout ce qu’elle a vu et vécu, avec ce regard mi-fasciné, mi-désabusé sur le pouvoir et ceux qui s’y accrochent.
Et franchement, un dîner avec Roselyne Bachelot, ça ne se refuse pas…