Depuis toujours, j’ai avec les autres une relation très particulière. Je ne vais pas la détailler ici, mais j’ai, sur ce plan, beaucoup de chance. Mes relations sont toujours intenses, jamais banales.
Mais ce que je vis depuis que je suis ici est unique.
Ce soir, c’est avec Aurore que j’ai longuement parlé, pendant plusieurs heures. Sa maturité, du haut de ses 13 ans lumineux, me séduit. Dans l’après-midi, avec son papa, Fred, elle a tout fait pour me convaincre de les accompagner à un vide-grenier. Je n’étais pas spécialement enthousiaste. Mais je sais que le temps que je passe avec eux nous est compté. Donc, j’évite les caprices. Nous sommes partis avec les garçons. Et j’ai eu un moment de ravissement en tombant sur un petit bouquin de 1927 consacré aux oeuvres de Rodin. Cinq livres pour un euro symbolique. Et me voici avec des biographies, un petit exemplaire de Proust et ce mini trésor. Le tout assorti d’une édition d’un journal du 21 juin 1900, paru à Paris. Fred jubilait: il valait la peine, le vide-grenier!
Je ne sais plus où est « chez moi ».
J’ai programmé mon retour en Suisse, sans conviction…
Martine Bernier