L’affaire a fait la Une des journaux, a choqué, et continue à nous poursuivre. Vendredi, une jeune femme de 32 ans, employée à France Télécom, s’est défenestrée sur son lieu de travail. Il s’agit du 23e suicide dans l’entreprise depuis début 2008.
Cela m’a fait penser à une dame rencontrée l’an dernier, lors d’une interview. Alors qu’Eric prenait les photos nécessaires au reportage, je suis restée auprès d’elle et elle m’a raconté sa vie. Son mari, un samedi, avait rendez-vous avec un ami pour aller skier. Avant de se rendre à leur rendez-vous, il est parti chercher le pain et semble avoir voulu repasser par son bureau, également dans une entreprise de communication, suisse celle-ci. Il est monté, et s’est jeté par la fenêtre.
Le désespoir de ces gestes, et le fait que ces personnes aient mis fin à leurs jours sur leur lieu de travail est affolant.
Quelle est cette société où le stress est tel que les employés en viennent à de telles extrémités?
Ce qui s’est passé dans ma vie personnelle au cours de ces derniers mois m’a fait comprendre qu’il existe des gens pour lesquels l’existence des autres n’a strictement aucune importance du moment qu’ils en ont décidé ainsi. C’est immonde. Le reportage de France 2 se concluait sur une phrase non moins détestable: « France Télécom ne remet pas en question les restructurations prévues ». Non. Ce serait bête, bien sûr. Quand on a pris une décision, il faut s’y tenir, n’est-ce pas? Et tant pis pour les dégâts collatéraux. Mais… la vie humaine a donc si peu d’importance??? Et ne sont-ils jamais punis, ceux qui se donnent le droit de la broyer?
M.B.