Entre ce lundi 12 octobre et le 31 du même mois, trois de mes anges gardiens du Triangle d’Or fêtent leur anniversaire, dont deux chiffres ronds importants.
Ce lundi, donc, c’est mon bon géant qui a ouvert le feu. Il est talonné de près, le lendemain pour être précise, par sa tendre moitié Véro et par Aurore, ma fée Clochette, toutes deux nées un 13 octobre. Puis viendra le tour de Béa qui est née le dernier jour du mois.
Il était donc simplement impossible de ne pas répondre à leur invitation.
L’avion étant un problème réglé, reste à aborder celui autrement plus épineux de la valise.
Si je sais qu’elle sera nettement plus légère au retour qu’à l’arrivée, il n’empêche que je vais frôler l’excédent de bagages.
Parce que, bien entendu, il est hors de question que j’arrive les mains vides.
Hors de question aussi que j’oublie Fred, mon quatrième ange, dont ce n’est peut-être pas l’anniversaire, mais à qui je suis redevable à vie pour ce qu’il a fait pour moi … et pour ce qu’il continue à faire. J’aime assez ses projets immédiats, d’ailleurs.
Hors de question que j’oublie qui que ce soit.
Bref, les douaniers vont encore me jeter un regard suspicieux en me demandant si je transporte de la marchandise illicite.
Et vu que le contenu de ma valise va encore ressembler à un inventaire à la Prévert, il va falloir que je prenne un air très dégagé pour expliquer que non, tout est normal.
Si, dans le meilleur des cas, j’arrive à faire en sorte que le monstre à roulettes soit embarqué dans la soute à bagages avec les autres, il restera un autre problème autrement plus délicat à gérer, dont je vais bien devoir me décider à informer le courageux homme qui a décidé de me réceptionner à Nantes.
Retrouver ma valise parmi un troupeau d’autres de ses semblables en liberté représente pour moi l’un des pires casse-tête qui soit.
Ayant des goûts plutôt sobres, je n’ai jamais été tentée de me procurer de bagage vert ou rose fluo.
Moralité: il existe quantité de clones parfaitement identiques à MA valise.
Lorsque le moment arrive d’aller la rejoindre devant le tapis où tournent inlassablement les effets des passagers, je vis un moment de perplexité totale.
Que je gère à ma façon: en regardant de manière très zen tourner ce serpent électrique, sans bouger une oreille.
Question existentielle: laquelle est la bonne?
Il m’est arrivé, ne sachant décidément pas quel était mon bien, d’attendre que toutes les autres jumelles soient parties pour adopter la dernière.
Et cela peut être long, très long…
Si j’arrive à y penser, je l’équiperai exceptionnellement d’un ruban.
Seulement ma myopie et ma légendaire distraction risquent de ne pas arranger les choses…
Bref, si l’amitié de mon dévoué accompagnateur résiste à l’épreuve du tapis roulant et de la récupération de la valise, j’estimerai que nous avons à faire là soit à un héros, soit à un sentiment amical absolument indestructible! Sans compter qu’ensuite, la valise… il faudra la porter…
Amen
Martine Bernier