Ces derniers temps, Pomme se comporte étrangement.
Rien ne l’enthousiasme, elle semble tristounette, dort beaucoup, semble avoir des mouvements ralentis.
Bref, elle hiberne et présente tous les signes d’une petite déprime automnale.
J’ai donc décidé de prendre les choses en mains en m’occupant d’elle plus encore que d’habitude, en la cajolant, en lui parlant, en lui réservant de petites attentions spéciales.
En deux jours, elle allait un peu mieux et je retrouvais mon Mogwaï et ses attitudes craquantes.
Ce matin, comme toujours, je me suis levée tôt.
Elle a levé la tête vers moi, un peu hirsute, et je lui ai soufflé, en lui gargouillant le sommet du crâne:
– Tu n’as pas besoin de te lever, tu peux dormir encore un peu!
Mais lorsque je suis sortie de la salle de bain, elle était là, assise en petit bouddha.
Elle s’est levée dès qu’elle m’a vue et m’a adressé un petit sourire.
Traduisez « sourire » par : elle a agité deux ou trois fois la queue à sa manière, la faisant ressembler à un jouet mécanique.
Bien que dehors il fasse nuit noire, saison oblige, elle était manifestement prête à sortir.
J’ai donc enfilé une veste et je l’ai emmenée hors de la maison.
A l’extérieur, dans l’obscurité faiblement éclairée par la lueur des réverbères, la pelouse scintillait.
La gelée nocturne avait réalisé un tableau vivant…
Pomme a fait quelques pas dans ce champ de perles et de diamants, flairant tout ce qui lui semblait intéressant de découvrir.
Ce qu’elle n’a pas vu, c’est qu’il y avait autant d’étoiles dans le ciel matinal que sur le sol.
Un spectacle magnifique…
Quand elle a terminé son manège, elle est revenue vers moi, ravie de son exploration.
Un mini « nonosse » pour la mettre de bonne humeur et hop: elle a couru jusqu’au Nid, est rentrée en courant dans mon bureau et a sauté d’un bond dans son panier où elle s’est consacrée à terminer sa nuit de sommeil.
C’est bon, Pomme semble avoir retrouvé le moral!
Martine Bernier
